Après plusieurs mois de grève, le cimetière Notre-Dame-des-Neiges rouvrira finalement ses portes le 11 septembre, avec un accès « quasi complet » à ses installations. Depuis la signature d’une entente de principe en juillet, un grand ménage a été réalisé sur le terrain, qui est maintenant opérable à 98 %.

C’est ce qu’a annoncé jeudi la Fabrique, l’organisme derrière la direction du cimetière, en confirmant que les trois points d’entrée de celui-ci seront ouverts au public à compter de lundi prochain. La réouverture mettra officiellement fin à un long conflit de travail qui paralysait les activités du cimetière depuis plus de six mois.

Dans les dernières semaines, les employés d’entretien « ont travaillé sans relâche, section par section » afin de « sécuriser les lieux », affirme la direction du cimetière. Les nombreuses branches d’arbres qui étaient tombées au sol lors de la tempête de verglas, l’hiver dernier, ont notamment été ramassées. Les sentiers ont aussi été dégagés, des débris s’y étant accumulés.

Il reste toutefois quelques endroits pouvant représenter « un potentiel danger pour les visiteurs », concède la Fabrique. Ceux-ci seront clairement identifiés pour éviter les risques de chute ou de blessures. « Cela dit, il reste peu d’ouvrage à finaliser sur les terrains du cimetière. Seulement 2 % du site ne sera pas encore accessible au public lors de la réouverture », soutient la direction.

Dès mai, le ministre du Travail, Jean Boulet, avait accentué la pression en implorant les parties de s’entendre, avant de rencontrer le syndicat et la direction. Une entente de principe entérinée à 83 % par les membres du syndicat des employés d’entretien a finalement été ratifiée en juillet.

Les employés d’entretien du cimetière étaient sans contrat de travail depuis décembre 2018. Depuis plusieurs mois, des usagers du cimetière Notre-Dame-des-Neiges déploraient ne pas être en mesure de faire enterrer les cendres de leurs proches décédés en raison du conflit.

Encore des problèmes en vue ?

Depuis peu, les services de crémation et d’inhumation en crypte et en terrain ont repris au cimetière, mais il faudra du temps avant de reprendre la cadence. « Le calendrier de rattrapage s’étendra vraisemblablement jusqu’en décembre, sinon janvier », soutient la Fabrique, qui dit vouloir « respecter l’ordre de priorité des services » qui ont été reportés pendant la grève.

« Les familles peuvent compter sur nous pour que chaque inhumation se fasse dans le respect et selon les meilleurs délais, en cohérence avec la capacité de nos services et la disponibilité́ des familles concernées. […] Notre mission sera toujours d’offrir à la population un environnement serein de recueillement, dans le respect de toutes les générations qui nous ont précédés et qui nous suivront », a indiqué jeudi l’administrateur bénévole de La Fabrique, Michel St-Amour.

Mais tout n’est pas encore réglé. Au syndicat des employés de bureau, qui est encore en grève et sans contrat de travail depuis janvier 2018, le président Éric Dufault souhaite à son tour un règlement rapide. « Il faut que ça bouge, sinon on va encore avoir des problèmes. La réalité, c’est que des tâches comme l’inhumation, ça se fait encore à la miette par des cadres. C’est encore le branle-bas de combat à l’intérieur », affirme-t-il.

« Ce qui est voulu chez nous, c’est tout simplement un salaire qui couvre l’inflation avec une rétroaction salariale. C’est beaucoup ce qui accroche avec l’employeur présentement », ajoute M. Dufault.

Il réclame également que l’employeur garantisse un plancher d’emploi de 17 personnes à temps plein et quatre personnes saisonnières. « C’est ce qui a déclenché notre début de grève, en fait. C’est que l’employeur ne respectait pas ces chiffres-là, ce qui va à contresens des besoins de nos clients », conclut le leader syndical.