Un retour graduel à la normale est prévu au cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal, après six mois de grève. Les personnes qui souhaitent se recueillir sur la tombe d’un être cher devront attendre jusqu’en septembre en raison des retards dans l’entretien du site.

Les inhumations au plus grand cimetière au pays reprendront au courant des prochaines semaines, a annoncé mercredi La Fabrique de la paroisse Notre-Dame de Montréal, l’organisme qui assure la gestion du site.

Les familles endeuillées devront toutefois attendre jusqu’au « début septembre » pour avoir accès au terrain, dont l’entretien a également été laissé de côté durant la grève. « Nous avons un travail de sécurisation important à faire, explique Michel St-Amour, porte-parole de La Fabrique, en entrevue téléphonique. On ne voudrait pas quelqu’un se blesse. »

Une exception sera accordée aux proches des personnes dont l’enterrement se déroulera avant le mois de septembre.

Le plan de réouverture, très attendu, s’échelonnera jusqu’en décembre. Une entente de principe a été acceptée à 83 % jeudi dernier, dénouant l’impasse entre les travailleurs et la direction du cimetière. Des augmentations de salaire de 26 % sont prévues sur 9 ans, ainsi qu’une rétroactivité depuis 2021.

Un long ménage

Un long ménage attend les travailleurs de retour depuis lundi dernier. En plus de l’herbe haute, les branches qui encombrent le sentier datent du verglas d’avril et des plus récents orages violents. L’ampleur des travaux s’explique aussi par la grandeur du terrain, qui s’étend sur 343 acres, et le nombre important d’arbres, qui dépasse 13 000, en flanc de montagne.

Selon Éric Dufault, président du syndicat des employés de bureau, il est « impensable » que le ménage prenne autant de temps, surtout pour permettre un certain accès au site, même si limité. Une vingtaine d’employés de bureau sont toujours en attente d’un contrat de travail, une absence qui complexifiera la reprise des activités du cimetière, croit-il.

Les équipes seront entièrement déployées aux travaux d’entretien pour les deux prochaines semaines. Certains travailleurs seront ensuite libérés pour se consacrer aux enterrements. Plus de 300 corps attendent actuellement d’être mis en terre.

Encore de l’attente

Pour Jimmy Koliakoudakis, dont la mère est morte en février dernier, il s’agit « d’une autre bonne nouvelle qui nous amène plus proche de l’enterrement ». L’homme savait que la réouverture prendrait du temps. Il dénonce toutefois le manque de clarté qui se poursuit quant aux délais.

« C’est honteux de nous demander de patienter encore deux mois pour aller voir ceux qu’on aime », affirme pour sa part Nancy Babalis, qui se faufile presque toutes les semaines sous la clôture du cimetière pour aller voir la tombe de son fils décédé à l’âge de 13 ans.

« La seule chose qu’on peut faire pour réouvrir le plus rapidement possible, c’est accélérer les travaux », souligne Michel St-Amour.