Le deuxième forum sur la violence armée dans la métropole aura finalement lieu cet automne, la police de Montréal voulant d’abord prendre le temps de « colliger toutes les données probantes » essentielles à la tenue de cet évènement.

C’est ce que le directeur adjoint du SPVM, Vincent Richer, a révélé mardi en marge d’une commission municipale. Cette seconde édition du Forum montréalais sur la violence armée devait initialement avoir lieu ce printemps, mais aura finalement « lieu cet automne », a-t-il indiqué.

« Après analyse, on trouvait que c’était un peu tôt pour avoir toutes les données probantes en lien avec les actions mises en place », a précisé M. Richer. L’Équipe multidisciplinaire d’intervention dans les écoles (ÉMIE), mise sur pied en décembre 2022, est « en train de créer un bon réseau avec le milieu scolaire » et les jeunes, dit M. Richer. « Il y a tout un aspect de prévention et de sensibilisation, donc ça prend un peu plus de temps avoir des résultats », a-t-il expliqué.

Un premier forum du genre avait été tenu l’hiver dernier, en compagnie d’élus des différents paliers gouvernementaux et de divers organismes. L’activité s’était conclue par un investissement supplémentaire de sept millions pour lutter contre la violence armée, une somme partagée entre Québec et Montréal.

Il s’agit d’un deuxième report en deux occasions pour ce forum. L’an dernier, la première édition avait aussi été décalée d’un mois en raison de la pandémie. À ce moment, sa tenue avait été évoquée peu après que trois adolescents, Myriam Boundaoui, Jannai Dopwell-Bailey et Thomas Trudel, aient été tués par arme blanche ou arme à feu, créant une onde de choc à travers la métropole.

Encore flou sur les caméras corporelles

Par ailleurs, le chef du SPVM, Fady Dagher, est demeuré prudent mardi lorsqu’interrogé sur sa vision quant à l’implantation de caméras corporelles sur ses patrouilleurs, un projet toujours en discussions.

« La volonté, autant pour le ministère que le SPVM, c’est de les avoir. Mais au niveau de la justice, il faut que l’appareil soit prêt à les recevoir pour les traiter. On espère les avoir en 2025, mais on est vraiment tributaire de plusieurs instances », a-t-il répondu.

Dans l’opposition, le conseiller Adbelhaq Sari demande aux autorités d’accélérer le pas dans le dossier des caméras portatives. « Le coût de ne pas les avoir, on le ressent déjà sur le terrain. La relation des jeunes et moins jeunes se détériore avec la police au niveau de la confiance. C’est un outil parmi tant d’autres, mais est dus pour aller de l’avant avec des solutions concrètes », a-t-il jugé.

M. Sari dénonce par ailleurs que le sommet sur la violence armée soit de nouveau reporté, alors que la police dispose déjà de plusieurs « données probantes » sur le phénomène. « Il fallait rapidement dès le printemps avoir vraiment ce forum et par la suite prendre des décisions au niveau du plan estival. C’était très important », a-t-il expliqué.