La quasi-totalité des branches tombées pendant la tempête de verglas est maintenant ramassée dans les rues de Montréal, mais il faudra patienter encore quatre semaines pour les voir disparaître des parcs. Dans certains cas, comme le mont Royal ou le parc Maisonneuve, des travaux devront même avoir lieu tout l’été. L’opération coûtera « plusieurs dizaines de millions » à la Ville.

C’est ce qu’a soutenu lundi le porte-parole administratif de la Ville, Philippe Sabourin, lors d’un point de presse tenu au Complexe environnemental Saint-Michel (CESM), l’un des nombreux sites où les branches sont acheminées pour y être transformées en copeaux, puis revalorisées.

Quelque 900 arbres et des dizaines de milliers de branches sont tombés durant le verglas. « Depuis, dans nos rues, 99 % des branches ont été ramassées. Dans nos parcs, par contre, il y a encore du travail à faire. On se donne l’objectif de terminer dans quatre semaines, d’ici la deuxième semaine de juin », a expliqué M. Sabourin, devant un immense amas de branches équivalent à 2000 tonnes.

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Philippe Sabourin

Au parc La Fontaine, par exemple, « il reste encore de gros troncs d’arbres » à ramasser, pour lesquels il faudra utiliser des déchiqueteurs industriels que la Ville ne possède pas.

Des contrats de gré à gré seront donc donnés aux quelques entreprises qui sont en mesure de le faire, dans un « marché déjà restreint avec peu de joueurs disponibles », affirme le porte-parole.

Patience et exceptions

Des exceptions demeurent toutefois : au parc du Mont-Royal, notamment, Montréal aura besoin « d’une partie de l’été » pour rendre à nouveau accessibles les chemins secondaires et petits sentiers. On invite les citoyens à ne pas s’y rendre jusqu’à nouvel ordre, par mesure de sécurité. Idem au parc Maisonneuve, où il y a encore « beaucoup de nettoyage à faire ». La Ville ne prévoit pas y avoir terminé le ramassage avant juillet.

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Le Complexe environnemental Saint-Michel, l’un des nombreux sites où les branches sont acheminées pour y être transformées en copeaux, puis revalorisées.

Il faudra aussi prévoir « certains retards » dans les arrondissements doublement touchés par le verglas et les inondations, comme Ahuntsic-Cartierville, Pierrefonds-Roxboro ou encore L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève.

À noter : une bonne partie des copeaux de bois qui seront obtenus par la revalorisation des branches serviront « à amender les sols pour l’aménagement du parc Frédérick-Back, qui fait l’objet d’une reconversion majeure depuis quelques années déjà », a indiqué le chef de Division du Service de l’environnement, Éric Blain. La Ville invite les citoyens à mettre les branches qu’ils trouveraient au chemin si celles-ci ont un diamètre « plus petit qu’une balle de ping-pong ». Autrement, il faut se rendre à l’écocentre.

Une tâche « titanesque »

Sans donner de chiffre précis, Philippe Sabourin reconnaît que l’opération coûtera vraisemblablement « plusieurs dizaines de millions de dollars » à la Ville. « Une équipe d’élagueurs, par exemple, à trois ou quatre personnes, ça roule environ à 600 $ de l’heure. Et uniquement pour le contrat de déchiquetage dans huit arrondissements, on n’est pas loin du million », a-t-il indiqué.

La plupart des contrats de ramassage ont d’ailleurs été donnés « de gré à gré », parce que si l’administration municipale avait dû aller chaque fois en appel d’offres, « on n’aurait même pas commencé à ramasser », a-t-il encore fait valoir. Une fois toutes les branches ramassées, la Ville devra également procéder à du replantage d’arbres, ce qui représentera là encore « des sommes colossales, mais nécessaires pour notre ville », a concédé M. Sabourin.

Selon ses dires, les longs délais associés au nettoyage s’expliquent de plusieurs façons, mais en premier lieu par le fait que le verglas soit arrivé juste avant les inondations, deux évènements « qui requièrent le même type d’équipement » et qui ont d’ailleurs forcé la Ville à redistribuer ses effectifs un peu partout. « Il faut aussi comprendre que la priorité numéro un, c’était de rétablir le courant. Le ramassage est venu en seconde priorité, et l’ampleur de la tâche était titanesque », a-t-il dit.

Ultimement, certains quartiers « pourraient mettre des années » avant de retrouver « leur canopée d’avant la tempête », selon le porte-parole, qui a cité les quartiers « les plus endommagés » comme Outremont, Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Saint-Laurent ou encore Ahuntsic-Cartierville.

En savoir plus
  • 1200
    C’est le nombre de demandes d’aide de citoyens reçues dans Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce pendant et après la tempête de verglas. En temps normal, c’est approximativement la moyenne annuelle pour cet arrondissement.
    VILLE DE MONTRÉAL