La liste d’organisations tournant le dos à TikTok continue de s’allonger. Outre les universités, les cégeps et les centres de services scolaires qui devront appliquer les directives de Québec, plusieurs sociétés de transport ont déjà annoncé leur intention de bloquer l’utilisation du réseau social chinois pour leurs employés.

Dans la métropole, la Société de transport de Montréal (STM) dit le faire pour « assurer la sécurité des actifs de la STM face aux risques potentiels ». « La décision a effectivement été prise de bloquer l’accès à la plateforme sur l’ensemble des appareils mobiles fournis par la STM à ses employés. Le tout se fera au courant des prochains jours », affirme le porte-parole Philippe Déry.

Pour l’organisme, qui venait justement de se joindre au réseau social chinois en tant qu’organisation, une réflexion plus globale s’entamera aussi à l’interne. « Nos responsables des médias sociaux sont en contact avec nos équipes de cybersécurité pour évaluer les impacts potentiels de cette décision et les alternatives pour la poursuite sécuritaire de notre présence sur la plateforme », poursuit M. Déry en ce sens.

Ce blocage s’ajoute à la « politique d’utilisation des médias sociaux pour l’ensemble de ses employés », qui balise déjà « l’utilisation de ces plateformes durant les heures de travail ».

Même son de cloche pour la Société de transport de Laval (STL), qui « confirme avoir pris les dispositions nécessaires pour retirer, et ce, dès aujourd’hui, l’application TikTok sur tous les appareils lui appartenant ». « L’accès à TikTok.com est également bloqué pour tous les équipements branchés au réseau WiFi de même que sur le réseau informatique », affirme la porte-parole Estelle Lacroix.

« Risques au niveau des données »

À l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), qui chapeaute toutes les sociétés de transport du Grand Montréal, le porte-parole Simon Charbonneau confirme que l’organisation envisage « très sérieusement » d’interdire l’usage de TikTok à ses employés. « Ça concernerait les appareils nous appartenant. Cela dit, il reste encore des choses à attacher dans les prochains jours », nuance-t-il, parlant de possibles « risques au niveau des données ».

Le Réseau de transport de Longueuil (RTL), lui, a « décidé non seulement de bloquer cette application à l’interne, mais aussi de suspendre son compte corporatif pour une durée indéterminée », affirme sa cheffe aux communications par intérim, Aline Pinxteren.

Exo, qui gère notamment le réseau de trains de banlieue, confirme aussi que son intention est « d’interdire l’utilisation de l’application sur les appareils fournis à ses employés ».

En éducation aussi, il faudra suivre

Au cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, l’attaché de presse Simon Savignac confirme qu’une directive gouvernementale de bloquer l’usage de TikTok pour le personnel « vise d’emblée tous les organismes publics visés par l’article 2 de la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des entreprises du gouvernement (LGGRI), ce qui comprend les établissements universitaires et les cégeps1 ».

Cette loi touche aussi les employés des centres de services scolaires, les commissions scolaires et le Comité de gestion de la taxe scolaire de l’île de Montréal, qui devront donc cesser leur utilisation professionnelle de TikTok. Il en va de même pour les organismes publics en matière de santé, comme les CIUSSS, d’ailleurs.

Mercredi, la porte-parole de l’Université Concordia, Vannina Maestracci, a notamment confirmé par courriel que l’établissement avait demandé à ses employés « qui utilisent des appareils mobiles appartenant à l’université ou dont le contrat est payé par l’université de désinstaller l’application ».

Lundi, Québec avait annoncé emboîter le pas à Ottawa, en interdisant l’installation et l’utilisation de TikTok sur les appareils mobiles de ses fonctionnaires. Montréal a aussi suivi cette tendance dans la foulée. À Ottawa, les députés ne pourront plus accéder au réseau social à partir de vendredi.

Rappelons qu’un coup de balai se prépare également dans certaines sociétés d’État, dont la Caisse de dépôt et placement et Hydro-Québec, qui ont à leur tour mis TikTok à l’index sur les appareils mobiles fournis à leurs employés.

Dans le secteur privé, le tour de vis donné par Québec et Ottawa devrait inciter les gestionnaires à regarder ce qui est téléchargé par leurs employés sur le matériel d’entreprise, ont affirmé mercredi à La Presse des spécialistes de la cybersécurité. Chez Hydro-Québec, par exemple, plus de 5400 salariés utilisent du matériel informatique fourni par le producteur et distributeur d’hydroélectricité.

1. Consultez la loi