Un groupe environnementaliste occupe le quai de chargement de la compagnie pétrolière américaine Valero dans Montréal-Est. Les manifestants demandent la fermeture définitive de la ligne 9B d’Enbridge.

Depuis 4 h 30 mercredi matin, des dizaines de personnes se mobilisent sur le quai de chargement pétrolier de Valero, près de l’avenue Hinton dans Montréal-Est, a indiqué Raphaël Bergeron, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Les manifestants demandent l’arrêt complet de la ligne 9B d’Enbridge, qui transporte du pétrole issu des sables bitumineux d’Alberta, explique Guillaume Sylvestre, porte-parole du collectif Antigone, un groupe qui lutte pour la justice climatique et sociale. En 2015, le flux pétrolier a été inversé pour acheminer du pétrole brut de l’Ontario vers Montréal.

Comme l’oléoduc traverse de multiples cours d’eau qui se déversent dans le fleuve Saint-Laurent, ça met à risque l’eau potable de millions de Québécois.

Guillaume Sylvestre, porte-parole du collectif Antigone

Sur place, six manifestants se sont attachés au sommet de deux tubes de remplissage de pétrole. « Protéger l’eau potable », peut-on lire sur la bannière rouge qu’ils ont suspendue du haut des tubes. Des manifestants se sont également enchaînés et enfermés dans un conteneur qui bloque l’entrée au quai de Valero.

Manifestation environnementaliste à Montréal-Est
  • Deux manifestants se sont enchaînés à un conteneur qui bloque l’entrée au quai.

    PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

    Deux manifestants se sont enchaînés à un conteneur qui bloque l’entrée au quai.

  • Les policiers inspectent un cadenas pour vélo que la manifestante s'était mise autour du cou.

    PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

    Les policiers inspectent un cadenas pour vélo que la manifestante s'était mise autour du cou.

  • Une autre manifestante s’est réfugiée à l’intérieur du conteneur.

    PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

    Une autre manifestante s’est réfugiée à l’intérieur du conteneur.

  • Un manifestant s’est hissé au sommet d’un tube de remplissage.

    PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

    Un manifestant s’est hissé au sommet d’un tube de remplissage.

  • La réalisatrice et romancière Anaïs Barbeau-Lavalette était parmi les manifestants.

    PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

    La réalisatrice et romancière Anaïs Barbeau-Lavalette était parmi les manifestants.

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De potentielles fuites sur la ligne 9B de l’oléoduc Endbrige, construite il y a plus de 40 ans, inquiètent les activistes. « On est en droit de se poser des questions et de se sentir à risque quant à notre eau potable », déplore Guillaume Sylvestre. « On demande un appel à l’action citoyenne. On veut que les gens se mobilisent », ajoute-t-il.

Les nombreux bris de l’oléoduc ont causé des déversements de quelques 1500 barils de pétrole dans les cours d’eau, selon la fondation Coule pas chez nous. En 2010, un bris sur la ligne 6B d’Enbridge, qui utilise la même technologie, avait provoqué un déversement d’une dizaine de milliers de barils de pétrole dans la rivière Kalamazoo, au Michigan.

La romancière québécoise et fondatrice de Mères au front, Anaïs Barbeau-Lavalette, est venue en soutien aux manifestants mercredi matin. « J’ai l’impression qu’on est arrivé à un point de non-retour. C’est tellement difficile de se faire entendre. Ça avance si lentement. Ce genre d’action devient de plus en plus nécessaire », explique-t-elle.

Le fleuve Saint-Laurent reçoit de ce pétrole. On fait comme si on l’aime et on le brandit. On est très fiers de ce fleuve, mais on ne s’en occupe pas.

Anaïs Barbeau-Lavalette

Un périmètre de sécurité a été établi à l’entrée du quai de chargement de pétrole de la compagnie Valero. Le SPVM est sur place avec des ambulanciers et des groupes techniques pour assurer la sécurité au cours de la manifestation qui demeure passive.