Plus d’une cinquantaine de ménages montréalais se trouvent actuellement sans logis ou à risque de l’être, un chiffre qui pourrait bien augmenter dans les prochains jours, à l’approche du 1er juillet. La Ville assure qu’elle « répond présente » et offrira du soutien aux personnes dans le besoin.

« S’il y a des gens qui sont insécures en ce moment, appelez le 311. S’il vous plaît, ne restez pas tout seuls avec cette problématique-là. On est là pour aider », a martelé la mairesse Valérie Plante mercredi, lors d’une séance du comité exécutif.

Elle a rappelé que 3,4 millions ont été investis dans « l’équipe tactique » de la Ville, qui comprend différents partenaires comme l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM). Cet organisme est responsable du service de référence qui accompagne les ménages dans leur recherche d’un nouveau logement.

Le printemps dernier, en avril, Montréal disait s’attendre à une augmentation de 10 à 25 % du nombre de familles qui auront besoin d’hébergement d’urgence après le 1er juillet, parce qu’elles n’auront pas été capables de se trouver un logement adéquat. On estimait alors que 160 ménages pourraient devoir être logés à l’hôtel parce qu’ils se retrouveront à la rue à l’expiration de leur bail.

En 2021, les services municipaux étaient venus en aide à 400 familles en recherche de logements, et 127 d’entre elles, sans logis, ont dû être prises en charge et hébergées à l’hôtel. À l’heure actuelle, « 58 ménages sont actuellement accompagnés parce qu’ils sont sans logis ou à risque de l’être d’ici le 1er juillet », signale la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Véronique Laflamme.

Son groupe signale aussi que 245 ménages locataires ont fait appel à un service d’aide depuis le début mai à Montréal, une augmentation importante par rapport à l’an passé. À la même période en 2021, 173 ménages locataires avaient requis une assistance. « Partout au Québec, on constate que les demandes d’aide sont en hausse. La période pour que les gens se relogent est de plus en plus longue. On s’attend à ce que le nombre de locataires ne réussissant pas à trouver un logement augmente, au 1er juillet et dans les semaines qui suivront », a indiqué Mme Laflamme.

« Le bât blesse » à Québec, dit Plante

En mai dernier, la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, a déposé un plan d’action de 78 millions de dollars pour soutenir les ménages qui n’auront pas de logement au 1er juillet. « Nous nous attendons à ce qu’un plus grand nombre de personnes aient besoin d’accompagnement dans leurs recherches ou encore de soutien financier », avait aussi dit Mme Laforest.

La majorité du budget gouvernemental ira dans des suppléments au loyer, pour soutenir le paiement mensuel du bail. Le milieu communautaire, dont le FRAPRU, a toutefois jugé ces mesures insuffisantes pour lutter contre la crise du logement.

Valérie Plante, elle, affirme que son administration « fait des efforts colossaux, mais qu’au final, il faut également que les paliers supérieurs, qui sont en charge entre autres du logement social, fassent leurs efforts ».

« Je vous dirais qu’avec Accès Logis Montréal, on les sort les unités. Là où le bât blesse, c’est Accès Logis Québec. Les demandes que nous faisons au gouvernement du Québec depuis plusieurs années pour nous assurer que les unités sortent sont bien réelles, et nous allons continuer de pousser dans cette direction-là », a insisté la mairesse, en réitérant que « le travail est bien commencé » en vue de l’atteinte de sa promesse de construire 60 000 logements sociaux supplémentaires d’ici dix ans.