La directrice adjointe aux enquêtes criminelles du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Sophie Roy, assurera l’intérim du directeur Sylvain Caron, qui quittera son poste le 22 avril. Elle deviendra ainsi la première femme à diriger la police montréalaise.

Des sources policières ont confirmé mardi l’information à La Presse. Mme Roy aurait été recommandée par M. Caron lui-même pour assurer l’intérim.

Selon nos informations, la Commission de la sécurité publique de Montréal s’est réunie mardi matin, à huis clos, pour donner son aval à cette nomination. Le comité exécutif devra ensuite entériner la recommandation. Au début du mois de mai, le conseil des ministres donnera le feu vert final. En prenant l’intérim, Sophie Roy – qui cumule plus de 34 années d’expérience au SPVM – met donc une croix sur la succession permanente de Sylvain Caron, un poste qui ne l’intéresserait pas à plus long terme.

Actuellement directrice adjointe des enquêtes criminelles de la police montréalaise, Sophie Roy avait également auparavant occupé cette fonction supérieure à la gendarmerie.

En annonçant son départ à la tête du SPVM à la mi-mars, le directeur sortant Sylvain Caron avait reconnu qu’avec la pandémie et les fusillades, notamment, ses trois années à la tête du corps policier ont été « un feu roulant ». Il a du même souffle soutenu que l’accumulation de plusieurs facteurs l’incite à prendre sa retraite pour des raisons personnelles, avant la fin de son mandat.

« J’ai la santé, je veux la préserver et retrouver un certain équilibre. Ça fait quand même sept ans et demi que je suis dans une haute direction, en incluant mes années à la Sûreté du Québec. Je pense que j’ai bossé pas mal d’affaires. Il y a un moment pour arriver et un autre pour partir. J’ai décidé que le moment de partir était venu », avait-il expliqué en entrevue avec La Presse.

Une idée des successeurs

Plusieurs autres personnes demeurent en lice pour la potentielle relève de M. Caron. Parmi eux, on retrouve par exemple Marc Charbonneau, un ancien enseignant et policier depuis 23 ans. Il est actuellement directeur adjoint à la Direction de l’intégrité et des normes professionnelles.

On retrouve également Anne Chamandy, civile et criminologue de formation, qui est présentement directrice adjointe aux communications. Elle a notamment piloté le dossier du Livre vert présenté au ministère de la Sécurité publique du Québec.

Enfin, l’actuel directeur adjoint et responsable des dossiers sociaux et de prévention, Vincent Richer, pourrait bien prendre la relève. Il est à l’origine du forum contre la violence armée et de la politique sur les interpellations policières, et est policier depuis maintenant 28 ans.

Officiellement, le processus de sélection du prochain chef ou de la prochaine cheffe du SPVM a déjà été lancé en mars, avec un affichage public. Ce printemps, un comité de sélection – composé de représentants de l’opposition et des villes liées – fera un choix parmi tous les candidats, qui peuvent postuler depuis partout au Québec et au Canada. Cette décision devra ensuite être entérinée par le comité exécutif de la Ville, la Commission de la sécurité publique et le gouvernement du Québec. L’identité de cette personne devrait être connue d’ici la fin de l’automne prochain.

Avec Daniel Renaud