L’administration Plante a officialisé lundi l’exclusion des élus d’opposition du comité de vérification de la Ville de Montréal, plaidant n’avoir « aucune leçon à recevoir » en matière de transparence.

Pour la première fois depuis l’ère Tremblay, les finances municipales ne pourront pas être scrutées par l’opposition dans le cadre de ces séances techniques, qui regroupent des élus, des maires de villes défusionnées et des experts.

Malgré les critiques des élus d’Ensemble Montréal (l’ex-parti de Denis Coderre), les troupes de Valérie Plante ont approuvé lundi après-midi la nomination de trois des leurs pour siéger sur le comité.

Projet Montréal et l’administration « on n’a pas de leçon à recevoir en matière de transparence », a fait valoir Benoit Dorais, vice-président du comité exécutif de la Ville de Montréal. L’élu a ensuite fait le bilan de différentes mesures de transparence décidées par son équipe depuis 2017. « Nos états de service sont assez convaincants. »

« Ce qui est important pour nous, c’est d’avoir des nominations qui vont faire en sorte que cet organisme-là, cette instance indépendante-là, puisse faire son travail de contrôle », a-t-il dit. Pour justifier sa position, M. Dorais a notamment évoqué le caractère « extrêmement confidentiel » des travaux de ce comité de vérification.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Le chef de l’opposition officielle, Aref Salem

Quelques minutes plus tôt, le chef de l’opposition officielle Aref Salem avait lancé un ultime appel au maintien d’une place pour l’opposition au sein de ce comité. Cette situation prévalait depuis 2010 et un rapport critique du vérificateur général de l’époque.

Aujourd’hui on vient de briser une tradition. L’administration semble vouloir garder la mainmise sur les institutions qui sont là pour la surveiller.

Aref Salem, chef de l’opposition officielle

Ensemble Montréal voulait continuer à y être représenté par le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa, qui siégeait depuis 4 ans au comité. Il est comptable agréé. « La présence de l’opposition officielle, c’est un genre de vaccin », a-t-il dit au conseil municipal. « Ça s’assurait que […] les instances ne sont pas partisanes. »