La fusion des partis municipaux Mouvement Montréal et Ralliement pour Montréal, annoncée jeudi, a fait quelques mécontents. Mais Mouvement Montréal présente tout de même 74 candidats sur les 103 postes à pourvoir aux élections du 7 novembre, soit plus que ce qui était anticipé.

Au moins deux candidats de Ralliement pour Montréal ont décidé de se retirer de la course, vendredi. Jean-François Cloutier devait se présenter à la mairie de Lachine, tandis que Brigitte Lamoureux devait être candidate comme conseillère municipale dans ce même arrondissement.

« Je ne vois pas comment une telle union peut durer. Les deux partis ont des univers tellement éloignés », a dit M. Cloutier, pour expliquer son retrait.

Selon lui, la décision de Balarama Holness et de Marc-Antoine Desjardins d’unir leurs forces était une « décision surprise et improvisée ». « La base n’a pas été mise au parfum. On l’a appris le matin même », a-t-il déploré.

« Ça fait longtemps que je fais de la politique, j’en ai vu des vertes et des pas mûres, mais je n’ai jamais vu une telle chose », a poursuivi M. Cloutier, qui a été conseiller municipal à Lachine de 2005 à 2017, et candidat dans l’équipe de Denis Coderre en 2017.

Jean-François Cloutier avait d’abord formé son propre parti en vue des élections du 7 novembre et comptait se présenter à la mairie de la Ville. Il a ensuite grossi les rangs de Marc-Antoine Desjardins, à Ralliement pour Montréal, en juillet, et aurait occupé le poste de président du comité exécutif en cas de victoire du parti.

Ce sont surtout les positions des deux formations sur la langue qui lui semblent impossibles à concilier, a-t-il dit. Le programme de Balarama Holness prévoyait pour Montréal un statut de ville bilingue, tandis que Marc-Antoine Desjardins faisait de la défense du français un engagement fort.

Lors de l’annonce de l’alliance entre les deux partis, jeudi, M. Holness a semblé reculer sur cette question : il a indiqué qu’il n’avait pas l’intention de modifier la Charte de la Ville de Montréal, qui stipule qu’il s’agit d’une ville de langue française.

Fin des mises en candidature

La période des mises en candidature pour les élections municipales se terminait vendredi à 16 h 30. Mouvement Montréal présente 74 candidats sur un total de 103 postes à pourvoir, alors que le chef, Balarama Holness, en prévoyait environ 65.

« Si on avait eu une semaine de plus, on aurait eu des candidats aux 103 postes. Depuis hier, le téléphone n’arrête pas de sonner », a affirmé M. Holness, en entrevue, en fin de journée vendredi.

Il a souligné vouloir miser sur ce que les deux partis ont en commun, plutôt que sur leurs divergences.

« On a quelques mécontents, mais 95 % des gens sont satisfaits de la fusion. On a des candidats dans les 19 arrondissements, des gens qui ont des racines dans leur communauté. C’est très clair que nous sommes une voix crédible pour les Montréalais », a-t-il dit.

Ensemble Montréal, le parti de Denis Coderre, présente pour sa part des candidats à 98 postes. Dans l’arrondissement d’Anjou, où se présentent des candidats d’un parti local, Ensemble Montréal a décidé de ne pas proposer de candidats.

« On a une belle équipe qui va être complète. Vous vous souvenez qu’on a fait une entente avec [le maire d’]Anjou, donc ça va être une équipe complète, sauf pour Anjou », a dit Denis Coderre.

Quant à Projet Montréal, le parti de la mairesse sortante Valérie Plante, il présente des candidats à tous les postes, dans tous les arrondissements.

Le parti Action Montréal, dirigé par Gilbert Thibodeau, compte 22 candidats.

Cinq candidats indépendants briguent aussi le poste de maire de Montréal.

Plus d’un maire sur deux élu par acclamation au Québec

Par ailleurs, dans l’ensemble du Québec, quelque 561 maires ont été élus par acclamation vendredi, à la fermeture des mises en candidatures en vue des élections du 7 novembre dans 1102 municipalités. C’est plus d’un poste de maire sur deux. Selon les chiffres diffusés en soirée par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, 3898 conseillers ont aussi remporté leur siège automatiquement, faute d’autres candidats. Une dizaine de postes de maires et 112 postes de conseillers sont aussi restés vacants, personne ne s’étant présenté pour les occuper.

Avec Philippe Teisceira-Lessard, La Presse