Pour une personne ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA), prendre l’autobus peut être anxiogène, déstabilisant. C’est pour conférer plus d’autonomie dans les transports en commun à cette clientèle ainsi qu’aux usagers ayant une déficience intellectuelle légère ou une dysphasie que la Société de transport de Laval (STL) a lancé mardi le programme STL compagnon, axé sur une application de guidage.

Téléphone intelligent en main, des usagers à besoins particuliers pourront prendre les transports en commun en fonction d’un trajet préétabli et en recevant tout au long du voyage des directives précises (écrites, vocales, pictogrammes). Ils pourront aussi en tout temps communiquer avec des agents du service à la clientèle de la STL, qui offriront un service de veille. « Si la trace GPS s’éloigne du trajet planifié, ça envoie un signal. La personne du service à la clientèle regarde ce qui se passe et peut communiquer directement avec la personne au besoin », explique Pierre Lavigueur, directeur principal Développement et Innovation à la STL.

Au départ, « pour permettre aux équipes de s’adapter », seuls 10 utilisateurs actifs — référés par un organisme affilié — pourront utiliser le programme, offert sur Android seulement. Des téléphones intelligents pourront leur être prêtés. Le but est d’élargir tranquillement le bassin d’utilisateurs. Selon Pierre Lavigueur, des usagers n’en auront besoin que sur une base temporaire, le temps de gagner en aisance et en confiance.

Le programme, développé avec une compagnie espagnole spécialisée en aide à la mobilité, avait été annoncé dès 2015 par la STL. Les équipes ont donc mis plusieurs années pour développer le programme, consulter des partenaires, le tester auprès des clientèles ciblées et le modifier en conséquence. « Ça a pris le temps que ça devait prendre, étant donné qu’on voulait vraiment avoir quelque chose de solide, pour faire en sorte qu’on n’échappe personne et que tous les morceaux soient attachés », indique Pierre Lavigueur.

Le développement du programme, qui a coûté 200 000 $, a été rendu possible grâce à des subventions provinciale et municipale. Selon l’estimation, il en coûtera 115 000 $ par année à exploiter.

Le maire suppléant de Laval, Stéphane Boyer, a invité les autres grandes villes du Québec, dont Montréal, Longueuil et Québec, à « entrer dans la danse » et offrir eux aussi un tel programme dans leurs transports en commun. La ministre déléguée au Transport, Chantal Rouleau, a elle aussi émis le souhait que ce programme soit adopté par d’autres sociétés de transport.

Les porte-parole de STL compagnon, Ingrid Falaise et son conjoint Cédrik Reinhard, belle-mère et père d’un enfant autiste, ont préparé une vidéo pour présenter le programme.