Les inondations exceptionnelles et centennales qui ont affecté l’île de Montréal, le printemps dernier, ont engendré des dépenses totalisant plus de 17 millions, soit plus du double de la facture à la suite des inondations de 2017. C’est ce que révèle le rapport du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) qui sera déposé mercredi matin à la séance hebdomadaire du comité exécutif montréalais.

Le rapport signé par le directeur du SIM, Bruno Lachance, expose les dépenses concernant l’ensemble des mesures d’urgence effectuées entre le 15 avril et le 13 septembre 2019. Cela couvre ainsi les périodes marquées par les modes alerte, intervention et rétablissement.

Des mesures exceptionnelles ont été adoptées avant même que l’état d’urgence soit décrété le 26 avril. Cela représente des dépenses de 1,231 million. Puis, durant les 12 jours qu’a duré la phase critique des inondations, des dépenses supplémentaires de 1,945 million se sont ajoutées, dont la majorité (1,4 million) est imputable au service de l’approvisionnement. Mais au total, une somme de 17 241 085,91 $ a été nécessaire pour faire face à la situation.

Répartition

Les salaires et les avantages sociaux versés aux cols bleus, cols blancs, policiers, pompiers, professionnels, cadres administratifs et autres employés représentent 7 millions de la facture totale. Les 10,5 millions restants concernent notamment la location de machinerie et d’équipement, les honoraires professionnels, les matériaux de construction (terre, sable, pierre, par exemple), l’achat de vêtements et de chaussures de circonstance (207 000 $) et l’utilisation de carburants.

Les mesures d’urgence « visaient à contrer les inondations, assurer la sécurité des citoyens et protéger les biens et les infrastructures », souligne M. Lachance dans son rapport.

Lors des crues printanières de 2017, les dépenses liées aux mesures de protection, à l’ouverture de centres d’hébergement d’urgence ainsi que pour les heures supplémentaires payées aux employés avaient coûté 8 millions à l’agglomération de Montréal. À l’époque, on comptait 1100 sinistrés malgré des inondations moins importantes par leur ampleur et leur durée.

Une différence

Le printemps dernier, des mesures préventives ont fait la différence, estime le SIM. C’est ce qui explique que 110 résidences ont été inondées. La situation a touché les arrondissements de L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève, Pierrefonds-Roxboro, Ahuntsic-Cartierville, Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et Montréal-Nord ainsi que la ville de Sainte-Anne-de-Bellevue et le village de Senneville.

Le rapport du SIM daté du 22 novembre devait être remis au plus tard le 8 novembre dernier à l’agglomération de Montréal, mais l’évaluation financière du sinistre a été retardée par la « mobilisation » de l’Organisation de la sécurité civile, explique-t-on. Le gouvernement du Québec a été avisé de ce dépassement de délai ; une demande de dérogation a été présentée au ministère de la Sécurité publique.