L'organisme communautaire Action-Gardien, qui est implanté dans le quartier Pointe-Saint-Charles, dans le sud-ouest de Montréal, fait part d'une préoccupation du milieu face à l'expansion immobilière du secteur voisin de Griffintown, où s'érigent de nombreuses tours à condominiums et où se profile un projet de construction d'un grand stade de baseball.

Action-Gardien déplore que l'expansion de Griffintown et du centre-ville se fasse sans égards pour le secteur voisin de Pointe-Saint-Charles, l'un des plus anciens quartiers de la ville où vivent environ 15 000 personnes.

Action-Gardien signale que le secteur appelé Bassin Peel est présenté comme s'il n'avait pas de lien avec Pointe-Saint-Charles. L'organisme, qui désigne plutôt le secteur par le nom Bridge-Bonaventure, soutient qu'il fait bel et bien partie du quartier et qu'il est temps d'impliquer ses résidents pour définir une vision collective pour cette portion de leur quartier.

Les organismes communautaires de Pointe-Saint-Charles tiendront jeudi, de 15 h à 20 h, une activité qui doit permettre d'en apprendre davantage sur le secteur, avec des discussions, une exposition avec cartes thématiques et photographies. Elle aura lieu au Centre Lorne, situé sur la rue de Ryde.

Les 8 et 27 avril de même que les 5 et 25 mai, des visites guidées seront offertes par la Société d'histoire de Pointe-Saint-Charles. À la fin du mois de mai, un forum citoyen sera tenu sur l'avenir du secteur Bridge-Bonaventure.

Un projet de partenariat serait étudié entre les promoteurs Claridge et Devimco pour le développement du Bassin Peel, ce qui a été salué par la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Claridge est la société de l'homme d'affaires Stephen Bronfman, qui souhaite implanter dans ce secteur un stade de baseball pour ramener les Expos à Montréal. Devimco, propriété de Serge Goulet, a un projet davantage axé sur le développement domiciliaire.

Les terrains vacants convoités appartiennent au gouvernement du Canada.

Action-Gardien privilégie pour sa part les besoins des ménages locataires, incluant du logement social, des infrastructures collectives et des emplois locaux.

Un rapport publié par l'organisme en avril 2018 signalait que par rapport au reste de la population de Montréal, celle de Pointe-Saint-Charles était un peu plus jeune, que son taux d'emploi était légèrement inférieur et que son pourcentage de résidents vivant avec un faible revenu était supérieur.

La proportion des ménages locataires est passée de 77 % en 2006 à 68 % l'an dernier à Pointe-Saint-Charles.