Déblaiement des rues. Colmatage des nids-de-poule. Corvées citoyennes. Et contraventions. Les signes que le printemps est de retour ne mentent pas. Montréal s'est officiellement mis en mode printanier, hier, alors que la Ville se donne de quatre à six semaines pour faire disparaître les traces d'un hiver particulièrement difficile. Survol.

Le plus vite possible

« La saison estivale est tellement courte qu'on veut rendre la ville propre le plus vite possible pour en profiter le plus rapidement », résume Philippe Sabourin, porte-parole de Montréal. La Ville a ainsi entrepris hier le traditionnel ménage du printemps alors que les températures semblent (enfin) se maintenir au-dessus du point de congélation.

La métropole prévoyait commencer ses travaux la fin de semaine dernière, mais un soudain refroidissement l'a forcée à reporter le tout. « Ajouter de l'eau sur la chaussée quand il fait au-dessous de zéro, ce n'est pas une bonne idée », souligne Philippe Sabourin.

Un hiver atypique

Montréal le reconnaît : ses rues et ses trottoirs sont plus sales qu'à la normale. La raison ? Un hiver atypique. Philippe Sabourin explique que la majeure partie des abrasifs épandus durant la saison froide se retrouve normalement dans les égouts.

Mais cette année, les pluies successives qui finissaient par geler au sol ont figé le tout sur place. « La pierre concassée s'est retrouvée prisonnière et, maintenant, la hausse du mercure la libère d'un coup », poursuit M. Sabourin. Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, Montréal n'a pas épandu une quantité record d'abrasifs pendant l'hiver ; les 200 000 tonnes utilisées sont simplement un peu au-dessus de la moyenne.

Trop contaminé pour être récupéré

Pour faire disparaître la pierre concassée, des camions-citernes circulent depuis hier dans les rues et, à l'aide d'un jet d'eau, poussent le tout sur le côté de la chaussée. Ensuite, un balai mécanique vient ramasser le tout. Montréal indique qu'il est impossible de récupérer le gravier afin de le réutiliser, car celui-ci est jugé trop contaminé. « La roche est couverte d'huile des automobiles, de poussière, de fientes d'oiseaux.

Il y a aussi de nombreux mégots de cigarette, chacun contenant jusqu'à 5000 contaminants. C'est une fausse bonne idée », résume Philippe Sabourin. La Ville indique que les mégots représentent 30 % des détritus ramassés durant ces opérations.

Aux balais, citoyens !

Les citoyens s'impliquent de plus en plus dans le traditionnel ménage du printemps ; les corvées citoyennes gagnent en popularité. L'an dernier, pas moins de 551 corvées ont été organisées dans l'île, attirant tout près de 25 000 bénévoles.

La métropole s'attend à ce qu'il y en ait davantage encore cette année alors que le mouvement #trashtagchallenge, une initiative née en Algérie, prend de l'ampleur sur les réseaux sociaux. Les participants publient des photos avant et après leur corvée pour démontrer l'impact de leur travail. Déjà 94 corvées sont prévues d'ici le 25 mai à Montréal, et la première aura lieu samedi matin au parc La Fontaine.

Une plateforme en ligne

La Ville de Montréal soutient ces initiatives de corvées citoyennes grâce à une plateforme en ligne. Les gens peuvent l'utiliser pour organiser une corvée dans leur quartier ou simplement participer à un événement prévu. En plus de cette plateforme, la métropole fournit des chandails aux participants et prête de l'équipement. La mairesse Valérie Plante a d'ailleurs invité hier les Montréalais à « sortir leur balai et à donner un petit coup dans la ruelle ».

La chasse aux nids-de-poule est ouverte

Le retour du beau temps marque également la multiplication des nids-de-poule. La Ville de Montréal entend mettre le pied sur l'accélérateur pour colmater les trous apparaissant dans la chaussée. En tout, 16 appareils permettant de les boucher circulent dans les rues. Chacun peut colmater 300 nids-de-poule en moyenne par jour.

Déjà depuis le début de 2019, 55 000 trous ont ainsi été bouchés. L'utilisation de ces machines permet de géolocaliser les nids-de-poule et la Ville peut ainsi plus facilement trouver les segments de rue dont la chaussée doit être refaite en priorité.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

La Ville indique que les mégots représentent 30 % des détritus ramassés durant ces opérations.

Saison des contraventions

Avril marque aussi le début de la saison des contraventions à Montréal. Pour faciliter les opérations de nettoyage, la Ville impose en effet une interdiction de stationnement de chaque côté des rues une heure par semaine.

Les automobilistes ont d'autant plus intérêt à faire attention cette année que le prix des contraventions passera bientôt de 62 $ à 78 $, car le gouvernement du Québec a augmenté les frais de traitement. Mine de rien, ces amendes représentent à elles seules le tiers des contraventions remises chaque année par Montréal.

Encore plus de brigades de propreté

Dernier signe que le printemps est de retour, les brigades de propreté redescendent bientôt dans la rue. Pour la première fois, les préposés seront déployés en 2019 dans tous les arrondissements et non plus uniquement dans les quartiers centraux. Ils auront principalement pour tâche de visiter les artères commerciales.

PHOTO HUGO-SEBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

La Ville de Montréal entend mettre le pied sur l'accélérateur pour colmater les trous apparaissant dans la chaussée.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Dernier signe que le printemps est de retour, les brigades de propreté redescendent bientôt dans la rue.