BIXI aura bientôt de la compétition dans les rues de Montréal. Le ministère des Transports du Québec (MTQ) s'apprête à autoriser dès ce printemps la circulation des systèmes de vélo et trottinettes sans ancrage.

La Ville de Montréal dit se préparer à l'arrivée de nouvelles flottes de véhicules en libre-service. Informée des intentions du MTQ, la métropole a décidé d'adopter un règlement pour encadrer ces nouveaux systèmes afin d'éviter de voir ses rues et trottoirs encombrés.

En effet, déjà deux fournisseurs ont annoncé leur intérêt à s'implanter à Montréal. Lime, dans laquelle le géant Google a investi, cherche à s'implanter à Montréal depuis près d'un an, et JUMP, lié à Uber, a aussi manifesté son intérêt.

Contrairement aux vélos BIXI, qui doivent être garés à des stations d'ancrage, ces nouveaux systèmes d'abord apparus en Chine et aux États-Unis peuvent être laissés n'importe où par les usagers. Typiquement, les exploitants permettent aux citoyens de louer à la minute leurs appareils à l'aide d'une application pour téléphone intelligent.

Voilà, l'arrivée rapide de ces systèmes sans ancrage ne s'est pas faite sans heurts. Les trottoirs de certaines villes en Chine sont littéralement devenus impraticables alors que les véhicules y étaient abandonnés pêle-mêle par les usagers.

En réglementant, Montréal dit vouloir s'assurer d'attirer les « joueurs sérieux seulement » et éviter que des produits de mauvaise qualité encombrent ses rues.

Les exploitants devront ainsi obtenir un permis dont la facture variera de 15 000 $ pour les flottes de moins de 250 véhicules et pouvant aller jusqu'à 27 000 $ pour celles de plus de 500 appareils.

Les entreprises devront informer leur clientèle des règles de circulation et de stationnement à respecter. Elles devront aussi avoir un centre d'opération à Montréal pour répondre rapidement aux signalements de problèmes. En effet, la réglementation leur imposera de déplacer leurs vélos entravant la circulation ou mal positionnés. Tout signalement devra être traité en deux heures. La Ville pourrait facturer des frais si elle doit faire le travail elle-même.

Les usagers seront appelés à laisser leur monture sur les supports à vélo, dans les zones 5 mètres des intersections ou les aires désignées. Pour le moment, seule une portion du centre-ville a été identifiée, mais d'autres zones pourraient s'ajouter.

Le règlement prévoit des amendes et un exploitant pourrait perdre son permis s'il ne respecte pas les règles. Un usager pris sur le fait pourrait recevoir l'amende directement, mais en l'absence d'usager, l'exploitant sera tenu responsable.

Ces systèmes étant en ébullition, la Ville a rédigé son règlement de manière vaste. Il visera ainsi les véhicules non immatriculés en libre-service sans ancrage, que la Ville a baptisé les VNILSSA.

À noter, les trottinettes seront assimilées à des vélos et ne pourront donc pas circuler sur les trottoirs. Il est ainsi également à prévoir que les usagers devront porter un casque.