Les citoyens de Longueuil seront appelés à changer leurs habitudes. La fréquence de la collecte des déchets pourrait être réduite à une seule fois toutes les deux semaines, selon ce qu'envisage la Ville afin d'inciter les citoyens à remplir leur bac brun.

Le plan de réorganisation des différentes collectes sera connu dans un an, pour une mise en place graduelle jusqu'en 2022. Cette date butoir a été fixée par le gouvernement du Québec afin que le monde municipal mette un terme à l'enfouissement des matières résiduelles organiques (MRO).

À Longueuil, les services municipaux concernés analysent différents scénarios. Cela concerne les déchets ainsi que la collecte des MRO. Selon les saisons, la fréquence de cette collecte pourrait varier : hebdomadaire ou toutes les deux semaines. L'année dernière, la Ville de Longueuil a mis en place un projet-pilote pour les MRO ; 3000 bacs bruns ont d'abord été distribués, puis 10 000 autres.

L'exercice en cours concerne également les MRO des industries, des commerces et des institutions (ICI). Actuellement, aucune collecte ne les vise.

Biométhanisation à Varennes

La recherche de nouvelles solutions est intimement liée à la décision de l'agglomération dont fait partie Longueuil d'investir dans la biométhanisation des MRO. La mairesse Sylvie Parent, qui préside également l'agglomération, a confirmé hier que les cinq villes de l'agglomération s'apprêtaient à donner leur accord à une entente de service pour les 40 prochaines années avec la Société d'économie mixte de l'est de la couronne sud (SEMECS), qui exploite l'usine de biométhanisation à Varennes. Mme Parent s'est réjouie de cette solution « financièrement avantageuse » qui permet de réduire « notre empreinte écologique ».

Comme le révélait La Presse le mois dernier, l'entente prévoit un investissement de 36,7 millions pour l'agrandissement du centre de traitement de Varennes qui est en activité depuis un an. À cette somme, il faut ajouter l'indexation et les taxes, pour un total de 44 millions. Une subvention gouvernementale pouvant atteindre 18,6 millions serait accessible.

En plus de l'investissement de 44 millions, Longueuil devra payer annuellement des frais d'exploitation (au prorata des volumes de matières traitées), les honoraires de l'exploitant ainsi que des taxes foncières pour la portion de l'usine utilisée.

Minimiser le risque financier

Cette solution a été préférée au projet de construction d'une usine sur le territoire de l'agglomération, qui aurait coûté au moins 100 millions, estime-t-on. Le risque financier est donc entre les mains de la SEMECS, souligne-t-on à Longueuil. En contrepartie, la SEMECS bénéficiera de la vente du biogaz.

Le projet sera soumis au conseil de l'agglomération jeudi prochain. Selon l'échéancier prévu, la construction devrait débuter en 2021 pour une mise en service le 1er janvier 2023. D'ici là, une entente de transition permettra aux villes de l'agglomération qui ont déjà une collecte de matières organiques de la rediriger immédiatement vers Varennes, pour un total de 15 000 tonnes.