La refonte des règlements et statuts du Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal (local 301) n'est pas pour tout de suite. Samedi, au terme d'une série de sept assemblées syndicales spéciales, la plupart des quelque 568 membres en règle ayant pris part au vote se sont prononcés en défaveur de la réforme proposée.

Une courte majorité des cols bleus ont appuyé trois des quinze propositions de modifications aux statuts, mais les deux tiers des suffrages sont nécessaires pour qu'un nouvel article soit adopté. Aucune proposition n'a donc passé la barre du 66,6 % requis.  

Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a mis sous tutelle le Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal depuis mai 2017. Cette mesure exceptionnelle a été prise afin de corriger certains problèmes internes de la section locale et « fait suite à une multitude de plaintes reçues sur une longue période au sujet de problèmes de plusieurs ordres », a indiqué de SCFP, par voie de communiqué.  

Les cols bleus ont été convoqués à se prononcer sur fond de crises à répétitions, notamment suite aux déboires de l'ex-présidente de la section locale 301, Chantal Racette, démise de ses fonctions à la suite des allégations d'irrégularités et de dépenses excessives. Bien qu'elle n'ait pas eu à faire face à des accusations formelles,  son renvoi coïncide avec la mise sous tutelle, qui a entraîné le gel des comptes du syndicat et donné les pleins pouvoirs sur la structure syndicale à un administrateur.

« Le dernier mot revenait aux membres et c'est la démocratie qui a parlé. Les cols bleus ont réclamé beaucoup de changement à plusieurs égards. Nous leur avons donc soumis des propositions pour réaliser ce changement. [...] Nous allons donc remettre immédiatement l'épaule à la roue en fonction de ce qui a été exprimé aux assemblées », a dit Denis Régimbald, administrateur de la tutelle, dans le communiqué.

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L'assemblée spéciale s'est tenue sur sept séances, en quatre lieux différents, depuis le 22 janvier dernier. Aujourd'hui marquait la dernière séance et le moment crucial du vote. Face à ce rejet, « nous allons [...] remettre l'épaule à la roue en fonction de ce qui a été exprimé aux assemblées », a ajouté M. Régimbald. « Nous proposerons d'autres avenues pour remettre le syndicat sur les rails sans délai », a-t-il ajouté, soulignant que la participation des cols bleus aux prochaines étapes sera déterminante.  

À la suite de consultations auprès des membres, de recommandations d'une firme de vérification et de problèmes constatés par la tutelle elle-même, il a été décidé d'entreprendre ce grand chantier de réforme, avec pour objectifs de « rapprocher le syndicat de ses membres, d'éviter la concentration du pouvoir, de gérer les finances de façon plus transparente [et] de rendre les règles électorales plus équitables ».

Le syndicat compte quelque 6500 membres. Le scrutin affiche un taux de participation d'environ 8,7 %.