Les cafés indépendants de Montréal se mobilisent pour réduire la quantité de gobelets à usage unique en circulation. C'est Samuel Perreault, copropriétaire des cafés Paquebot et de l'entreprise de torréfaction Zab, qui a lancé l'appel sur Facebook, cette semaine. Depuis, des dizaines de cafés ont manifesté leur intérêt pour l'imposition d'une « taxe » de 25 cents sur les contenants non réutilisables.

Une discussion sur le sujet doit se tenir mardi prochain, au Paquebot Bélanger. Sur la page du groupe Facebook Baristas MTL, les commentaires sont nombreux, et tous positifs. De plus, au moins 125 personnes se sont dites intéressées par la rencontre.

Dans le document intitulé Projet d'éco-responsabilité dans les cafés indépendants de Montréal, on peut lire que le premier geste serait de « vendre le contenant à 0,25 $ l'unité, somme qui serait ajoutée à l'addition du client et qui pourrait inciter ce dernier à poser un geste plus écologique lors de sa prochaine visite, soit en apportant son propre contenant réutilisable ou en choisissant de consommer sur place ».

« Les montants recueillis par la vente des contenants à utilisation unique seront réinjectés dans l'organisme dans le but de financer la recherche et le développement de produits et de méthodes plus écologiques pour les coffee shops et l'instauration de pratiques vertes dans tous les cafés participants », poursuit le document.

Le point de départ

C'est la visite d'une jeune étudiante en sciences de l'environnement, Olivia St-Laurent, qui est à l'origine du projet. Elle a cogné aux portes de quelques cafés indépendants montréalais. Puis il y a eu une rencontre entre les propriétaires des trois succursales de Paquebot et ceux des cafés Esquina, Oui Mais Non, La graine brûlée et Nocturne.

Olivia St-Laurent a travaillé comme barista en Australie pendant deux ans. Elle a remarqué que les pratiques n'étaient pas particulièrement écoresponsables. De retour ici et en première année de son baccalauréat à l'Université McGill, elle a décidé d'inviter quelques acteurs du milieu à unir leurs forces pour trouver des solutions au gaspillage et à la surabondance de déchets. « À plusieurs, on pourra mettre de la pression sur les consommateurs, sur le gouvernement et sur les grandes chaînes », souhaite la jeune femme de 22 ans.

L'essentiel de nos rebuts

En novembre, La Presse a justement publié le résultat d'une étude de caractérisation des déchets à Montréal, qui révélait que l'essentiel de nos rebuts était constitué de contenants de boissons. Tim Hortons, McDonald's et Starbucks en sont les principaux générateurs. L'étude réalisée par la coopérative de solidarité Les Valoristes, pour la Ville de Montréal, recommande l'utilisation de contenants réutilisables et l'élargissement du système de consigne. Celui-ci est d'ailleurs instauré dans une poignée de cafés de la métropole, grâce au projet La tasse.

Aux cafés Paquebot, on pourrait instaurer la taxe de 25 cents dès le 1er janvier. « Cet argent servirait entre autres à payer Olivia pour son travail. Avec le café Pista, on a fait un petit calcul rapide qui donnait des revenus d'environ 35 000 $ par année avec cette taxe, pour quatre établissements seulement ! » dit Samuel Perreault.