La Ville de Montréal augmente la cadence des investissements à long terme dans ses infrastructures ce qui laisse voir la possibilité d'atteindre un taux de réalisation de 112 % pour l'année en cours. Du coup, le service de la dette brute est en hausse, passant de 917 millions à 949 millions en 2019.

La situation implique que le conseil municipal sera appelé à accorder une dérogation afin de maintenir le rythme du Programme triennal d'immobilisations (PTI) 2019-2021 qui vient d'être rendu public. La Ville soutient avoir le contrôle de la dette et des investissements.

La norme établie jusqu'à maintenant consiste à considérer que l'endettement ne doit pas dépasser 100 % des revenus et que la dette ne doit pas représenter, quant à elle, plus de 16 % des dépenses. Or, si le rattrapage dans la réhabilitation des infrastructures est maintenu, le service de la dette brute passera de 12,2 % à 16,6 % l'année prochaine.

Dans ce contexte, la Ville prévoit entreprendre une révision complète de la gestion de sa dette. Cela pourrait signifier de trouver de nouveaux revenus ou d'augmenter de façon significative le paiement au comptant des immobilisations.

À cet égard, Montréal prévoit payer 80 millions au comptant les projets prévus au PTI. L'année dernière, l'administration de la mairesse Valérie Plante avait réduit cette façon de faire à 40 millions. Les paiements au comptant atteindront 1,588 milliard, soit 24,4 % des investissements totaux. Concrètement, cela signifie que Montréal paiera 400 millions au comptant les investissements pour l'année prochaine.

Réhabilitation et développement

Le PTI présenté jeudi matin prévoit des investissements totaux de 6,496 milliards au cours des trois prochaines années. En 2019, une somme de 2,1 milliards est prévue.

Les investissements concernent la protection et la réhabilitation des actifs dans une proportion de 71,5 % (4 643 milliards) alors que le développement de nouveaux projets d'infrastructures monopolise 28,5 % du PTI (1,853 milliard).

L'axe central du PTI demeure inchangé. Ce sont les investissements dans les infrastructures de l'eau et les infrastructures routières pour lesquelles Montréal prévoit consacrer le plus d'argent; ces investissements représentent 54,5 % des investissements soit 3 538 milliards sur trois ans.

En 2019, les réparations des conduites primaires d'aqueduc, le renouvellement des réseaux secondaires et la modernisation des quatre usines de production d'eau potable, par exemple, représenteront des investissements de 482 millions.

Dépenses prévues pour les infrastructures de l'eau 2019-2021

585,5 millions: renouvellement des réseaux secondaires d'aqueduc et d'égout

176,9 millions: interventions pour l'alimentation en eau potable pour l'ensemble de l'île

140 millions: réduction des surverses d'eaux usées non traitées dans un cours d'eau

117,9 millions: sécuriser l'alimentation en eau potable

104,6  millions: collecteurs d'égouts/drainage vers la station Jean-R. Marcotte

100,7 millions: désinfection par l'ozone des eaux usées

79,9 millions: modernisation des 4 usines de production d'eau potable

40,7 millions: plan d'alimentation des réseaux de l'ouest de production d'eau potable

Pour ce qui est des investissements dans les infrastructures routières, ils s'élèvent à 1,955 milliard jusqu'en 2021. Une somme de 643,8 millions est réservée dès l'année prochaine.

Parmi les projets prévus, on retrouve notamment la mise sur pied du bureau de la ligne rose (1 million), le soutien au prolongement de la ligne bleue du métro (6,5 millions), la sécurisation des abords des écoles (38,5 millions), la reconstruction du boulevard Pie-IX (83,3 millions), le réaménagement de la rue Sainte-Catherine Ouest (82,2 millions) et de la Plaza Saint-Hubert (43,6 millions) ainsi que la réfection routière (300 millions), la mise à niveau de l'éclairage (84 millions) et l'aménagement des rues ce qui inclut la plantation d'arbres (437,5 millions).

Arrondissements

L'administration Plante-Dorais accorde une attention particulière aux arrondissements dont les investissements qui leur sont consacrés sont en hausse de 7,4 % par rapport au précédent PTI. Il est donc question d'investissements à hauteur de 424,7 millions, auxquels s'ajoutent des programmes d'appui issus des budgets centraux. Au total, il s'agit de 1,5 milliard d'investissements dans les 19 arrondissements montréalais.

Par exemple, 57 millions d'investissements sont prévus pour la réfection et le verdissement des parcs.