Six mois à peine après avoir pris la mairie de Montréal, Projet Montréal pense déjà aux élections de 2021. Quelque 350 membres de la formation de Valérie Plante se réuniront dimanche pour entreprendre les préparatifs en vue de la prochaine campagne électorale.

« C'est notre premier congrès depuis que nous avons accédé à la mairie. Projet Montréal est un parti en pleine croissance et en restructuration », dit Marie-Dominique Giguère, directrice générale par intérim. En effet, après avoir passé 14 ans dans l'opposition, la formation estime maintenant devoir faire une transition pour apprendre à composer avec le pouvoir.

Le parti profitera donc de son congrès pour faire l'autopsie des élections de 2017 avec ses membres. La formation compte en profiter pour « valider les recommandations émises pour bonifier [son] organisation en vue des élections de 2021 ».

« On veut en ressortir avec un plan », affirme Marie-Dominique Giguère.

Dans son mot aux membres, Valérie Plante dit vouloir profiter des quatre prochaines années pour élargir davantage encore les bases de sa formation afin qu'elles s'étendent « de la Rivière-des-Prairies au fleuve Saint-Laurent, du parc du Bout-de-l'Île jusqu'au parc-nature de l'Anse-à-l'Orme ».

Alors que plusieurs critiques se font entendre depuis l'arrivée de Projet Montréal à la mairie, une association locale réclame que le parti fournisse des argumentaires aux membres « afin de leur permettre de mieux défendre et expliquer leurs décisions, notamment auprès de leur entourage ».

DES PROGRÈS SUR PLUSIEURS FRONTS

Dans une présentation aux membres, Projet Montréal soulignera que les élections de 2017 ont marqué d'importants progrès pour la formation. Valérie Plante est parvenue à doubler le nombre de votes à la mairie pour Projet Montréal par rapport à son prédécesseur, Richard Bergeron, fondateur du parti. Cette performance lui a permis de ravir la mairie à Denis Coderre, en le devançant d'un peu plus de 27 000 voix.

Projet Montréal explique ces résultats par la forte mobilisation des partisans du parti. Si le taux de participation aux élections a été de 42,5 % le 5 novembre dernier, la formation estime que 80 % de ses « sympathisants identifiés » ont voté.

Durant la campagne, le parti calcule avoir recruté 1000 bénévoles. Son centre d'appels a pu compter sur 100 téléphonistes pour appeler et convaincre les Montréalais d'aller voter. Si on ajoute à cela le porte-à-porte, ce sont 135 000 Montréalais qui ont été contactés durant les 45 jours de campagne. Sans compter l'effet des 23 555 pancartes dont le parti a tapissé l'île.

Déjà, en vue de 2021, le parti peut compter sur une bonne santé financière. Non seulement la formation a terminé l'élection sans dette malgré une campagne lui ayant coûté plus de 1 million, mais elle dispose déjà d'un coussin de 185 000 $, selon ses plus récents états financiers.

PAS DE NOUVELLES PROPOSITIONS

Le programme électoral ayant été adopté il y a un an à peine, le parti n'adoptera pas de nouvelles positions lors de son congrès dimanche. L'heure sera plutôt à l'introspection pour faire davantage de place aux femmes et aux membres de la diversité. Ainsi, pendant le congrès, les membres débattront de 22 amendements aux règles du parti et de 9 mandats pour faire plus de place à ces groupes.

Des membres réclament par exemple que Projet Montréal exige des changements au Directeur général des élections afin que les donateurs puissent s'identifier comme « non-binaire » et pas uniquement comme homme ou femme. D'autres membres réclament que, afin de faire une plus grande place aux anglophones, la formation traduise en anglais ses statuts et règlements.