L'abolition de l'interdiction des pitbulls mettra la sécurité des Montréalais en danger, dénonce l'opposition à l'hôtel de ville. La mairesse Valérie Plante déplore une campagne de peur, assurant que les changements ne changeront rien au fait que les chiens dangereux sont interdits.

Vendredi, l'administration Plante a annoncé qu'elle comptait abroger une partie du règlement sur les chiens dangereux adopté sous Denis Coderre pour enlever les portions touchant les pitbulls. «C'est une décision irresponsable de la part de l'administration. Ça va mettre la sécurité publique des Montréalais à risque», a dénoncé aujourd'hui Lionel Perez, chef de l'opposition par intérim.

L'élu indique que les pitbulls représentent à peine 3% des bêtes à Montréal, mais représentent 40% des morsures. «Ce sont des données que l'administration a. C'est mettre en péril la sécurité du public.»

La mairesse Valérie Plante a vivement réagi à cette sortie de l'opposition. «M. Perez essaie de faire peur aux gens. Ce que [le règlement] a créé, c'est un faux sentiment de sécurité en ciblant les pitbulls.» Celle-ci assure que le reste du règlement sur les chiens dangereux demeure et que seules les dispositions visant cette race de chien sont suspendues. «D'autres types de chiens sont dangereux», a souligné la mairesse.

Son collègue Sterling Downey, qui pilote le dossier avec l'élu Craig Sauvé, a aussi dénoncé la sortie de l'opposition. «[M. Perez] crée de la panique pour créer de la panique, alors qu'il n'y a pas une problématique de chiens dangereux qui se promènent à Montréal.

L'opposition estime que la suspension des articles touchant les pitbulls permettra aux personnes avec un casier judiciaire de se procurer un tel animal. Ces chiens n'auront plus à être munis d'une micropuce, ni qu'ils soient vaccinés pour la rage ou sortent munis d'une muselière.

L'opposition estime que ces changements ne sont pas utiles à ce moment puisque le gouvernement doit adopter sous peu le projet de Loi 128, qui viendra catégoriser les pitbulls comme des chiens potentiellement dangereux. «Ils viennent abroger un règlement qu'ils vont devoir appliquer à nouveau. C'est une incohérence», a dénoncé Lionel Perez.

Lionel Perez admet que la décision de Projet Montréal n'est pas étonnante, le parti ayant fait campagne en disant vouloir abolir ce règlement. «Oui, ils ont la légitimité de le faire- ils ont fait campagne là dessus-, mais quand on prend en compte que ça met à risque la sécurité et de projet de Loi 128, il n'a a aucune pertinence d'aller de l'avant.»