Denis Coderre dit ne pas s'en faire avec un sondage CROP-Radio-Canada qui le place en très léger recul par rapport à sa rivale Valérie Plante. Néanmoins, les attaques envers Projet Montréal, dont il aime bien rappeler que c'est aussi le parti de Luc Ferrandez, se font de plus en plus incisives.

«J'aime bien ces résultats très serrés (close call), parce que tout le monde veut travailler dur sur le terrain maintenant», a réagi le maire sortant. 

«Le vrai sondage c'est celui du 5 novembre», a-t-il ajouté, mentionnant que les résultats du pointage effectué par Équipe Coderre sont encourageants. Mais il ne veut pas révéler de chiffre. La semaine dernière, un sondage commandé par Projet Montréal avait été rendu public. Il plaçait lui aussi les candidats à égalité. 

Le sondage CROP-Radio-Canada, dont les résultats ont été publiés ce matin, donne un léger avantage à la candidate Valérie Plante, et ce même si les répondants considèrent majoritairement que le maire sortant a amélioré l'image de Montréal au cours de son mandat.

39 % des 1094 Montréalais sondés par le biais d'un panel web entre le 19 et le 24 octobre disent vouloir voter pour la cheffe de Projet Montréal alors que Denis Coderre récole 37 % des appuis. 

Si l'on considère les résultats de ceux qui se disent certains d'aller voter, le score du maire sortant grimpe cependant à 45 % contre 42 % pour sa rivale. 

17 % des électeurs se disent toutefois encore indécis. 

Les sondeurs ont aussi mesuré l'importance de certains enjeux et le taux de satisfaction à l'égard de leur gestion par l'administration Coderre pour cerner ce qui semble nuire à son image. 

La gestion des chantiers de construction, le déneigement, le développement du transport collectif et la cohabitation entre les piétons, cyclistes et automobilistes sont les quatre enjeux jugés les plus importants par les sondés. Cependant, il n'y a que pour la gestion du déneigement, parmi ces dossiers, pour laquelle les répondants disent faire plus confiance à Denis Coderre que Valérie Plante. 

Sur les trois autres sujets, les Montréalais donnent une mauvaise note à l'administration sortante, 38 % ou moins seulement se disant satisfait de ses actions sur ces enjeux. 

Il obtient de meilleures notes, 46 % et plus, en matière de ramassage des ordures et propreté des rues, de déneigement et d'environnement.

Denis Coderre dit qu'il n'est pas surpris par l'opinion des Montréalais quant à la gestion des chantiers de construction. 

«Ça fait 30 ans qu'on aurait dû faire ces choses-là», a-t-il dit en parlant des grands chantiers rendus nécessaires par la «décrépitude» causée par l'inaction de ses prédécesseurs. 

«C'est un plan de 10 ans. Il faut le faire, on n'a pas le choix. On comprend l'impatience. Mais d'ici les trois prochaines années, le pont Champlain sera terminé, Turcot achèvera, le REM sera en route, il va y avoir plus de marge de manoeuvre», dit-il. 

Il attaque ses rivaux dont les propositions, selon ce sondage, séduisent l'électorat, qualifiant l'équipe de Valérie Plante de «brouillonne». Aussi, aime-t-il rappeler la présence du maire du Plateau-Mont-Royal Luc Ferrandez parmi les ténors du parti, misant sur son impopularité hors des quartiers centraux. 

«Je ne sais pas où ils vont prendre leur argent. Ils parlent d'investissements ad nauseam. C'est de la pensée magique. Je serais inquiet de voir une administration Ferrandez-Plante commencer à dire des choses et leur contraire», a attaqué le maire sortant. 

La moitié ne croit pas à la ligne rose

Étonnamment, les Montréalais seraient 58 % à considérer que les quatre ans de Denis Coderre à la tête de la Ville ont amélioré l'image de Montréal. 

En revanche, 63 % des répondants trouvent que le Grand Prix de Formule E n'a pas été bénéfique pour la ville, alors que les festivités du 375e anniversaire elles, l'ont été pour 51 % des gens.

La ligne rose proposée par Projet Montréal fait rêver 47 % des Montréalais alors que 48 % la jugent non nécessaire ou irréaliste. 

Coderre arrogant, Plante à l'écoute

Quant à la perception du caractère des deux aspirants à la mairie, Denis Coderre est perçu comme faisant preuve de plus de leadership, mais aussi comme plus arrogant. Valérie Plante est jugée plus à l'écoute et intègre.

Denis Coderre a pris la chose avec un grain de sel.

«C'est de la détermination», a-t-il corrigé. 

«Parfois, on peut piler sur quelques gros orteils, mais si on reste derrière son bureau gentil gentil, il n'y a pas grand-chose qui va se faire», conclut-il.