Le candidat à la mairie de Brossard Jean-Marc Pelletier a un « pied-à-terre » à Brossard, mais son domicile principal est de l'autre côté du pont, en plein coeur de Montréal.

Pour être éligible, M. Pelletier doit avoir le droit d'être inscrit sur la liste électorale. La Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités stipule également qu'il doit résider sur le territoire de Brossard « depuis au moins les 12 derniers mois », en date du 1er septembre 2017.

« On est en transition pour revenir à Brossard. Moi, j'ai pris un pied-à-terre [à Brossard], il y a un an et demi », a expliqué hier à La Presse le chef de Renouveau Brossard. Il n'a toutefois pas voulu préciser si cette location était liée à la campagne électorale qui approchait, à l'époque.

M. Pelletier donne l'assurance qu'il a « un bail en bonne et due forme depuis juillet 2016 ». « Je dors de temps à autre à Brossard », a-t-il dit avant d'ajouter : « Des fois, j'oublie de transporter ma brosse à dents. » L'adresse de l'appartement sur le boulevard Marie-Victorin est celle qui apparaît sur son bulletin de mise en candidature au poste de maire.

Jean-Marc Pelletier et sa conjointe, Pierrette Tessier, résident sur le boulevard De Maisonneuve, dans Ville-Marie, depuis 2012. La maison appartient à Mme Tessier. « C'est là qu'on demeure actuellement », a reconnu M. Pelletier.

Le couple s'est installé à Montréal après la défaite, en 2009, de M. Pelletier qui était alors maire de Brossard depuis quatre ans. « On sentait le besoin, pendant quelques années, de prendre nos distances », a-t-il expliqué.

C'est son adresse montréalaise que M. Pelletier a utilisée lorsqu'il a déposé sa candidature à un poste d'administrateur de l'Ordre des ingénieurs du Québec, le printemps dernier. M. Pelletier n'a pas été élu.

Quant à sa candidature à la mairie de Brossard, elle ne pose aucun problème à moins qu'on soit parmi ces « gens qui cherchent des poux », a soutenu M. Pelletier. Du même souffle, il a souligné que son adversaire, l'actuel maire Paul Leduc, « avait acheté une maison à Brossard en ayant sa résidence principale à Ormstown » et que « jamais personne n'a soulevé ça ».

La candidature de Marc Demers en 2013

Cette situation n'est pas sans rappeler celle dans laquelle s'est retrouvé Marc Demers alors qu'il était candidat à la mairie de Laval, en 2013. Après son élection, un adversaire a contesté son éligibilité devant les tribunaux parce que M. Demers avait été absent de Laval pendant quelques mois dans l'année précédant l'élection.

Il a gagné son pari, mais le jugement obtenu a forcé le gouvernement à apporter une modification à la loi pour que cela ne se répète pas.

Soulignons toutefois qu'aucune vérification n'est faite lorsqu'un candidat dépose son bulletin de candidature, car cette personne doit agir de bonne foi, en connaissant la loi.