Choisir son conseiller ou son maire n'excite pas les foules, la participation aux élections municipales le démontre tous les quatre ans. Mais qu'arriverait-il si on pouvait y décider du même coup de la fréquence de l'enlèvement des ordures, exiger une nouvelle piste cyclable ou une bibliothèque, voter sur le droit d'élever des poules?

«Ce serait une importante avancée dans les droits des citoyens, croit le conseiller montréalais indépendant Marvin Rotrand. Les électeurs verraient qu'ils peuvent donner une direction claire à l'administration de leur ville.»

Avec un trio de conseillers indépendants, M. Rotrand proposera à la prochaine réunion du conseil municipal, le 25 février, une motion pour offrir un nouvel outil de consultation des Montréalais. Si elle est adoptée, les citoyens pourraient voir apparaître un nouveau bulletin aux prochaines élections municipales, en novembre prochain. Après avoir choisi leurs conseillers, leur maire d'arrondissement et le maire de la ville, ils devraient répondre sur un deuxième bulletin à une question référendaire.

Comme le prévoit déjà le «droit d'initiative» adopté en 2009, cette question doit remplir deux critères: être de compétence municipale et obtenir suffisamment de signatures en appui. La pétition doit comporter au moins 15 000 signatures pour l'ensemble de la ville, ou 5 % du nombre d'électeurs de l'arrondissement.

Une seule pétition a jusqu'à maintenant réussi à passer la rampe, celle qui a permis de tenir une consultation publique sur l'agriculture urbaine, au printemps 2012.

Combiner élections et référendums «n'engendrerait pas tellement de coûts supplémentaires», estime M. Rotrand. Il croit que la législation provinciale actuelle permettrait cette innovation à Montréal. Après avoir tâté le terrain au sein des trois partis municipaux montréalais, il estime plausible que la motion soit adoptée à la fin du mois.