Le projet de giga-usine de batteries de Northvolt ne réduira pas les émissions de gaz à effet de serre (GES) du Québec, a affirmé mardi le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie Pierre Fitzgibbon, contredisant ainsi son homologue responsable de l’Environnement Benoit Charette, qui de son côté persiste et signe.

« Ça pas d’impact sur les GES du Québec », a déclaré le ministre Fitzgibbon lors de l’étude des crédits budgétaires de son ministère, en réponse à une question du député solidaire Haroun Bouazzi.

« Northvolt ne réduit pas les GES [au Québec] », a-t-il ajouté.

Le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs avait pourtant soutenu le contraire en mars, affirmant dans un entretien avec La Presse que le projet de Northvolt est essentiel pour permettre au Québec d’atteindre sa cible de réduction de GES de 37,5 % par rapport aux niveaux de 1990 d’ici 2030.

« Comme ministre de l’Environnement, je regarde les échéanciers qui nous séparent de nos objectifs de 2030, et je n’ai pas 18 ou 24 mois à perdre », avait-il dit, pour justifier la décision du gouvernement de ne pas assujettir le projet de Northvolt à une évaluation du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

« Je suis à six ans de devoir livrer des objectifs extrêmement ambitieux », avait-il ajouté.

Benoit Charette persiste et signe

Le ministre Charette a réitéré son affirmation mardi, lors de l’étude des crédits de son ministère, alors qu’il était questionné pratiquement au même moment que son collègue Pierre Fitzgibbon.

Les batteries produites par Northvolt seront destinées au marché nord-américain, et c’est au Québec qu’il se vend le plus de véhicules électriques, toutes proportions gardées, donc les batteries de Northvolt contribueront au bilan québécois, a répondu le ministre Charette à une question de la députée solidaire Alejandra Zaga Mendez.

« Je ne suis pas en mesure de dire à la tonne près ce que ça représente comme réduction de gaz à effet de serre, a-t-il déclaré, mais ça va bénéficier aux efforts de décarbonation du Québec, ça il n’y a aucun doute. »

En mars, le ministre Charette faisait valoir que la production de batteries de Northvolt permettrait des réductions de GES de trois millions de mégatonnes à l’échelle planétaire, « l’équivalent d’un million de voitures thermiques » retirées de la circulation.

Avec la collaboration d’Henri Ouellette-Vézina, La Presse