Les récifs coralliens du monde entier connaissent pour la quatrième année un blanchissement global, ont déclaré lundi d’éminents experts des récifs, résultat du réchauffement des eaux océaniques dans le cadre du changement climatique provoqué par l’humain.

Le blanchissement des récifs coralliens dans au moins 53 pays, territoires ou économies locales a été confirmé entre février 2023 et aujourd’hui, ont déclaré des scientifiques de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) et de l’organisme International Coral Reef Initiative. Cela se produit lorsque les coraux stressés expulsent les algues qui sont leur source de nourriture et leur donnent leur couleur. Si le blanchissement est sévère et prolongé, le corail peut mourir.

Les récifs coralliens sont des écosystèmes importants qui soutiennent la vie sous-marine, protègent la biodiversité et ralentissent l’érosion. Ils soutiennent également les économies locales grâce au tourisme.

Le blanchissement se produit depuis un certain temps dans diverses régions. Dans le plus grand écosystème de récifs coralliens au monde, la Grande Barrière de corail d’Australie, le blanchissement a touché 90 % des coraux évalués en 2022. Le récif corallien de Floride, le troisième plus grand, a connu un blanchissement important l’année dernière.

Mais pour que le phénomène soit déclaré à l’échelle mondiale, un blanchissement significatif devait être documenté dans chacun des principaux bassins océaniques, notamment les océans Atlantique, Pacifique et Indien, dans les hémisphères Nord et Sud.

La nouvelle de lundi marque le deuxième évènement de blanchissement mondial au cours des 10 dernières années. Le dernier s’est terminé en mai 2017 : provoqué par un puissant phénomène climatique « El Nino » qui a réchauffé les océans de la planète, il a duré trois ans et a été jugé pire que les deux évènements de blanchissement précédents, en 2010 et 1998.

Le blanchissement de cette année fait suite à la déclaration selon laquelle 2023 était l’année la plus chaude jamais enregistrée.

« Alors que les océans du monde continuent de se réchauffer, le blanchissement des coraux devient plus fréquent et plus grave », a indiqué dans un communiqué Derek Manzello, coordinateur pour les récifs coralliens à la NOAA.

La biologiste Selina Stead, directrice générale de l’Institut australien des sciences marines, a qualifié le changement climatique de « plus grande menace pour les récifs coralliens du monde ». Elle a déclaré que les scientifiques s’efforçaient d’en apprendre davantage sur la façon dont les coraux réagissent à la chaleur et d’identifier les coraux naturellement tolérants à la chaleur, mais a déclaré qu’il était « essentiel que le monde s’efforce de réduire les émissions de carbone ».

Un récif s’est mieux comporté que d’autres l’année dernière : le sanctuaire marin national de Flower Garden Banks, qui bénéficiait d’une certaine protection grâce à son emplacement dans les eaux plus profondes du golfe du Mexique, à environ 160 km de la côte du Texas.

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