Plusieurs organisations environnementales ont mené une action choc jeudi matin à côté du Palais des congrès pour dénoncer l’ingérence de milliardaires dans les négociations de la COP15 et le financement des biotechnologies.

Vers 8 h 30, deux gigantesques bannières ont été déployées en haut d’un immeuble situé à l’angle des rues Saint-Urbain et Saint-Antoine, à côté du Palais des congrès de Montréal.

Dans un stationnement à proximité, des membres de plusieurs organisations environnementales sont réunis pour faire valoir leur point de vue. « C’est une action non violente et symbolique pour attirer l’attention sur ce qui se passe dans les négociations, particulièrement au niveau du secteur privé », explique Diego Cardena Calle, membre de Friends of the Earth International.

« On tente d’alerter sur le fait que des milliardaires puissants tentent de faire dévier le processus », renchérit Jim Thomas, directeur de recherche pour le Etc Group, un organisme qui retrace les nouvelles technologies et l’impact qu’elles peuvent avoir sur les populations les plus vulnérables. « Bill Gates et son réseau tentent, souvent avec succès, d’influencer les normes de surveillance liées aux technologies synthétiques. Maintenant, on voit Jeff Bezos entrer dans ce secteur. »

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Ali Tapsoba (au centre), président de l’association agroécologique burkinabé Terre à vie.

Les investissements et l’influence de Bill Gates sont notamment perçus négativement en Afrique, affirme Ali Tapsoba, président de l’association agroécologique burkinabé Terre à vie.

« Il finance des projets qui peuvent détruire la vie et la culture en Afrique, dénonce-t-il. On est là pour dire à Bill Gates d’arrêter de corrompre les dirigeants africains, les chercheurs. Nous ne voulons pas que Bill Gates robotise l’humanité. »

M. Tabsoba dénonce entre autres le projet Target Malaria et l’utilisation de moustiques génétiquement modifiés dans la lutte contre le paludisme. « Nous avons des inquiétudes, nous ne voulons pas que l’Afrique devienne un laboratoire à ciel ouvert. »

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L’évènement a été organisé par l’organisme environnemental québécois Vigilance OGM, dans le but de donner la parole à des organisations venues d’ailleurs dans le monde sur des questions de surveillance des biotechnologies dans les questions de protection de la biodiversité.