Enfant, Arsène Talbot s’intéressait déjà à l’astrologie et aux « arts ésotériques ».

« Comme une grande majorité de femmes, jeune adulte, j’ai mis de côté tout ce qui était intuition et j’ai vraiment misé sur mon cartésien », raconte celle qui a d’abord travaillé en marketing, en communications et en ventes.

Puis, la pandémie a frappé. « Ç’a recroisé mon chemin. C’était tellement fort et je voyais tellement plein de liens que je me suis lancée en affaires en astrologie. »

C’est ainsi qu’est née Mlle Astro.

Depuis 2021, elle se définit comme « coach d’affaires et astrologue de carrière » pour les femmes. Sa spécialité : faire la carte du ciel des entrepreneures et… celle de leurs entreprises.

La date, l’heure et le lieu de naissance de l’entreprise : « c’est les trois informations dont j’ai besoin », explique la femme de 43 ans.

Une carte du ciel se veut une « photo » du système solaire au moment de sa naissance sur laquelle on superpose des éléments comme les 12 signes du zodiaque.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

L’astrologue Arsène Talbot, alias Mlle Astro, propose à ses clients de faire la carte du ciel de leur entreprise.

On voit souvent un parallèle entre le fondateur et les énergies de son entreprise. Ça se reflète dans une carte du ciel aussi.

L’astrologue Arsène Talbot, alias Mlle Astro

Sa clientèle est surtout composée de femmes âgées de 35 à 45 ans qui veulent se lancer en affaires ou qui ont récemment fait le saut.

« Mon but, c’est d’aller activer leur muscle de l’intuition et de les aider à prendre des décisions personnelles et d’affaires. Mais je ne vais jamais décider pour la personne. »

Est-ce que l’astrologie peut prédire l’avenir ? « La réponse rapide est non », répond-elle. « Il est impossible de prédire des choses précises avec l’astrologie. Ce qui est possible est plutôt de mettre en lumière des courants, des possibilités et des tendances comme la montée des technologies et de l’intelligence artificielle, par exemple. »

Au cœur de soi-même

Caroline Malo, 47 ans, est diplômée en comptabilité et en finance. Elle a travaillé durant 15 ans en agence de publicité, puis a dirigé une entreprise dans le domaine de la construction. Il y a un an, elle s’est lancée à son compte comme coach et consultante.

Elle a créé la formation Leader Athena, qui promet de « devenir un meilleur leader grâce à l’astrologie ». L’accompagnement dure 12 semaines. « J’utilise la carte du ciel comme outil de connaissance de soi », explique-t-elle.

Ses clients ? Souvent des PME avec des femmes à leur tête.

On creuse vraiment la carte du ciel. Ça les aide à prendre conscience de qui elles sont et ensuite, c’est plus facile de prendre une décision éclairée. On va au cœur de la carte. Donc au cœur d’elles-mêmes.

Caroline Malo, coach et consultante

Mélanie Simon, 49 ans, était à la tête d’une « assez grosse entreprise » dans le domaine de l’esthétique. À 40 ans, même si tout va bien dans sa vie, elle commence à se poser des questions. « J’avais besoin de réponses, raconte-t-elle. J’ai commencé par des voyantes. » Elle décrit cette période de sa vie comme « cinq ans de brouillard ».

Puis, après la vente de son entreprise, elle se sent complètement perdue.

« Ce qui m’a attirée chez Caroline Malo, c’est qu’elle travaille beaucoup avec des chefs d’entreprise.

« Quand elle se met à parler de ta carte du ciel, qu’elle te décris tout ce que tu viens de vivre, là tu comprends que c’est normal d’avoir été dans le brouillard. Et en plus, elle peut te dire à peu près quand ça va se dissiper. »

Aujourd’hui, elle s’est replacée en mentorat pour les jeunes entrepreneurs. Elle vient de se relancer en affaires avec une nouvelle partenaire. Elles ont fait faire leurs cartes du ciel pour voir si elles étaient compatibles. « Il faut faire l’expérience pour le comprendre », résume-t-elle.

Trouver un sens

Pendant 15 ans, Louise, qui nous a demandé de taire son nom, s’est sentie « sur son X » comme chef d’entreprise. Une vingtaine d’employés, et près de 400 entreprises desservies. Juste avant la pandémie de COVID-19, son entreprise est vendue. Louise devient alors une jeune retraitée de 50 ans.

« Je me suis accomplie toute ma vie dans le travail, dans mon rôle de leader. Je voulais que cette deuxième étape ait un sens », dit-elle.

Pendant quatre mois, elle a suivi la formation Leader Athena.

Chaque semaine, elle a suivi des modules interactifs : vidéos, questionnaire, rencontres de groupe et individuelles. « J’ai mis beaucoup de temps. Je me suis vraiment investie. » Qu’a-t-elle découvert ? Sa nouvelle voie, qui se déploie dans un organisme sans but lucratif.

Je capotais pendant les deux, trois premiers modules. On a toujours un côté qui se dit : “Ouin, c’est probablement des coïncidences.” Mais disons qu’il y a beaucoup de coïncidences.

Louise, ancienne chef d’entreprise

Y croire

Selon un sondage mené en 2020 par la firme Research Co., les femmes sont plus nombreuses que les hommes à croire à l’astrologie : 14 % des Canadiennes y croient « assurément » et 26 % y croient « probablement ». Chez les hommes, ces proportions sont de 11 % et 19 % respectivement.

Mais l’astrologie est une croyance qui n’a aucun fondement scientifique. « Je n’embarque pas dans ce débat-là », répond Arsène Talbot. « Les gens qui croisent mon chemin sont très ouverts à la spiritualité ou du moins à l’introspection. »

« Le Soleil et la Lune ont une influence sur nous. Ça, c’est scientifique. Pourquoi les autres planètes n’en auraient-elles pas ? Est-ce que je crois que l’astrologie est vraie ? Absolument », répond Caroline Malo.

« On dirait que j’apporte beaucoup de soulagement aux gens », ajoute Arsène Talbot. Son souhait pour l’avenir ? « J’aimerais voir encore plus de femmes avoir des étoiles dans les yeux quand elles parlent de leur travail. »