Le Parti libéral « n'est plus le parti de l'économie » et « l'orgie de dépenses » dans laquelle il s'est lancé l'apparente à Québec solidaire, a déclaré François Legault, dimanche.

De passage en Estrie, une région associée au « vieux fond bleu » qui a porté Brian Mulroney au pouvoir dans les années 80, le chef de la CAQ a lancé un appel aux conservateurs « avec un petit 'c' ». Cette expression désigne généralement des électeurs favorables à une gestion conservatrice des finances publiques sans nécessairement adhérer à un parti portant ce nom.

Selon M. Legault, ces électeurs devraient se méfier du chef libéral.

« Ceux qui dépensent le plus, c'est Québec solidaire, a dit M. Legault. Mais le deuxième, c'est le Parti libéral et ça, ce n'est pas dans les habitudes des libéraux. Je pense que les gens qui ont voté libéral pendant longtemps, c'était des gens qui se souciaient aussi du fardeau fiscal des Québécois. Mais on ne sent plus ça dans l'administration de M. Couillard. »

« Il y a des journées, je pense, où il y avait plus d'annonces que de ministres, c'est ridicule, a-t-il ajouté. Surtout avec ce qu'il a fait dans les deux premières années. C'est rendu la pluie. C'est rendu le Père Noël Couillard pour les dépenses. »

François Legault y voit la preuve que le PLQ « n'est plus le parti de l'économie ». Cette critique n'est pas sans rappeler celle qu'a lancée Jean Charest à M. Couillard dans les jours qui ont précédé le lancement de la campagne.

La CAQ a présenté son cadre financier samedi. Le parti mise sur des économies dans les approvisionnements, sur un rendement accru des sociétés d'État et sur un effet CAQ sur l'économie pour financer son programme.

M. Couillard, qui doit présenter son propre cadre financier cette semaine, a qualifié le document de « brouillon ».

Le chef caquiste lui a renvoyé la balle dimanche.

« Je me garderais une petite gêne avec l'orgie de dépenses qu'il a annoncée dans les six derniers mois, a ironisé M. Legault. J'ai hâte de voir ce que ça donne dans son cadre financier. Mais à priori, il dépense beaucoup, presque autant que Québec solidaire. Et il n'a pas fait beaucoup d'annonces pour remettre de l'argent dans le portefeuille des Québécois. »

Ce n'est pas la première fois que François Legault renvoie ainsi ses adversaires dos à dos. Plus tôt cette semaine, il a lancé un appel au vote stratégique à ses « amis péquistes », présentant la CAQ comme le seul parti qui puisse répondre à leurs préoccupations.