Pour débuter ce 37e et dernier jour de campagne, le chef du NPD, Jack Layton, s'en est pris non seulement à son adversaire conservateur, mais surtout au chef libéral, Stéphane Dion, qu'il accuse de tenir un double discours.

«M. Dion fait campagne en demandant aux progressistes de se rallier derrière lui. Mais pourquoi n'a-t-il pas rallié les membres de son propre caucus de députés pour bloquer Stephen Harper pendant la dernière année ?» a demandé le chef néo-démocrate, de passage à Oshawa, juste à l'extérieur de Toronto. Il reproche aux libéraux d'avoir appuyé le Parti conservateur sur nombre de dossiers lors des deux dernières sessions parlementaires.

«Ce sont les politiques de M. Harper, mais la responsabilité de M. Dion. Alors on ne veut pas lui donner plus de responsabilités», a ajouté M. Layton, pour qui la seule option progressiste est de se rallier derrière le NPD.

Comme il l'avait fait la veille, le chef néo-démocrate est allé lundi matin fouetter ses troupes au coeur de l'Ontario industrielle, durement éprouvée par la crise dans le secteur manufacturier, particulièrement l'industrie automobile.

Ainsi, il a rappelé les grandes lignes de son plan pour sortir ces secteurs du marasme : une politique d'achat de produits canadiens, des ententes de libre-échange plus équitables, des investissements dans les entreprises qui innovent et qui maintiennent les emplois au Canada.

M. Layton était accompagné pour l'occasion de l'ancien chef du NPD, Ed Broadbent, qui n'a pas manqué de soulever la signification historique de cet événement partisan, ayant été lui-même député d'Oshawa de 1968 à 1990.

«Il y a 40 ans cette année, j'étais candidat ici pour la première fois. Tout le monde me disait que c'était une circonscription conservatrice et que ça le resterait, a raconté M. Broadbent. Et bien après cette élection il y a 40 ans, c'est devenu un siège néo-démocrate et c'est resté ainsi pendant plus de 20 ans. Nous allons aujourd'hui refaire la même chose.» La circonscription est actuellement détenue par les conservateurs.

L'ex-leader de la formation politique, et détenteur du record du plus grand nombre de sièges remportés dans l'histoire du NPD (43 députés, en 1988), en a aussi profité pour écorcher à son tour Stéphane Dion et son tournant vert.

«Le chef du Parti libéral n'aurait pas pu choisir pire moment dans l'histoire pour proposer sa taxe sur le carbone, qui causera d'importantes pertes d'emplois», a estimé M. Broadbent.