Le gouvernement Charest met en place un nouveau programme d'aide pour les sinistrés des récentes inondations au Québec. Il compte 17 mesures «bonifiées ou simplifiées».

«Nous adoptons les mêmes mesures que pour les sinistrés de la Gaspésie, du Bas-Saint-Laurent et de la Côte-Nord (en décembre dernier)», a indiqué le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil.

Parmi ces mesures: le montant maximal pouvant être indemnisé pour une maison passe de 100 000 à 150 000 $. Seules les résidences principales sont éligibles. Autre changement, cette mesure est calculée sur la valeur de vente, et non sur l'évaluation municipale.

L'aide financière passe aussi à 20 $ par jour pour chaque personne évacuée. La somme était auparavant de 20 $ pour la première journée, et 10 $ pour les jours suivants. Le gouvernement payera aussi jusqu'à 1000 $ pour les frais de déménagement et d'entreposage.

Quant aux entreprises, les dommages admissibles passent de 100 000 à 200 000 $, et l'aide maximale passe de 50 à 75% de cette somme.

Même si l'eau ne s'est pas encore retirée, les sinistrés peuvent déjà recevoir une partie des sommes auxquelles ils sont admissibles.

Il n'y a pas de limite au nombre de sinistrés qui peuvent être indemnisés. Le ministre prévoit que 3000 familles recevront l'aide du gouvernement. Soit de cinq à six fois plus que pour les inondations de décembre dans l'Est de la province.

Les normes de construction interdisent de bâtir des maisons dans les zones inondables. Mais M. Dutil constate que les désastres deviennent de «plus en plus fréquents». «La question à se poser, c'est: est-ce que ces zones ont changé? Nous aurons un gros travail à faire à ce sujet dans le futur.»

Pas assez, dit le PQ

Le PQ dit accueillir «très favorablement» l'annonce du ministre. Mais il estime néanmoins que l'aide du gouvernement est insuffisante.

Le PQ aurait notamment voulu qu'on hausse le plafond de 150 000 $ pour les résidences. Le député de Saint-Jean, Dave Turcotte, soutient que les indemnisations offertes par le gouvernement lui reviendront en partie sous forme de recette fiscale, par exemple avec la construction.

Le PQ dénonce aussi l'arrivée «tardive» de l'armée. Le 29 avril, des maires sonnaient déjà l'alarme, dit le péquiste Stéphane Bergeron.

Le 2 mai, Pauline Marois demandait à son tour que l'armée soit appelée en renfort. Le ministre Dutil a annoncé l'intervention de l'armée le 4 mai, et elle est arrivée sur le terrain le lendemain. «On a perdu 48 heures», dit M. Bergeron.