(Ottawa) Les responsables de la Santé publique fédérale recommandent aux Canadiens de recevoir la nouvelle version du vaccin contre la COVID-19 cet automne, quel que soit leur âge. Le Québec compte l’offrir en priorité aux personnes vulnérables comme les 60 ans et plus et celles à risque de complications, et ce, dès le mois d’octobre.

Ce qu’il faut savoir

  • Une nouvelle version du vaccin Spikevax de Moderna contre la COVID-19 vient d’être approuvée par Santé Canada.
  • Elle protège contre les complications qui pourraient être causées par le sous-variant d’Omicron XBB.1.5 en circulation depuis l’automne dernier.
  • Des doses seront bientôt distribuées aux provinces par le gouvernement fédéral afin qu’elles puissent lancer leurs campagnes de vaccination.

Santé Canada a approuvé mardi une version du vaccin de Moderna qui cible le sous-variant d’Omicron XBB.1.5 en circulation au Québec depuis l’automne dernier. Il sera offert aux enfants de 6 mois et plus ainsi qu’aux adultes. Cette fois, on ne parle plus de dose de rappel.

« L’idée est que nous arriverons à un point où cela pourrait ressembler beaucoup aux vaccins contre la grippe, a fait valoir la conseillère médicale en chef de Santé Canada, Supriya Sharma, en conférence de presse. Les gens pourront recevoir régulièrement un vaccin mis à jour. »

« Le problème du virus de la COVID-19 est qu’il mute sans arrêt, ce qui fait qu’on retombe malade parce qu’il réussit à contourner nos défenses immunitaires », a expliqué en entrevue la Dre Caroline Quach, présidente du Comité sur l’immunisation du Québec. « C’est un virus de plus qui a été rajouté à la soupe annuelle. »

Les autorités veulent éviter une vague d’infections de COVID-19, d’influenza et du virus respiratoire syncytial (VRS) qui submergerait les hôpitaux, comme ce fut le cas l’an dernier. Pour l’instant, personne n’a de boule de cristal.

Les personnes de 5 ans et plus devraient recevoir une dose du vaccin, quels que soient leurs antécédents de vaccination contre la COVID-19.

Marc Berthiaume, directeur du Bureau des sciences médicales de Santé Canada

Même chose pour les enfants de 6 mois à 4 ans, sauf s’ils n’ont jamais été vaccinés contre la COVID-19. Dans un tel cas, ils devraient recevoir deux doses.

Le Comité consultatif national de l’immunisation recommande d’obtenir cette nouvelle dose de vaccin six mois après la dernière inoculation ou infection à la COVID-19.

Et pourquoi ne pas ajouter le vaccin contre l’influenza lors du même rendez-vous ? L’administratrice en chef de la Santé publique du Canada, Teresa Tam, a indiqué que la plupart des provinces et des territoires comptent l’offrir au même moment, dans l’espoir d’augmenter la couverture vaccinale contre la grippe. Ce sera le cas au Québec comme l’an dernier, a-t-on confirmé au cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé.

Deux autres vaccins possibles

Santé Canada étudiait depuis plusieurs mois déjà une nouvelle formule des vaccins de Pfizer-BioNTech et de Moderna contre la COVID-19 qui protège mieux contre le sous-variant d’Omicron XBB.1.5. Le Ministère a également reçu une demande d’homologation de Novavax pour son vaccin qui cible le même sous-variant et qui est destiné aux personnes de 12 ans et plus.

Plusieurs sous-variants d’Omicron circulent au pays. Outre XBB.1.5, bien implanté depuis l’hiver dernier, les sous-variants EG.5 et BA.2.86 sont en circulation au Canada. À ce jour, 11 cas du BA.2.86 ont été détectés au pays.

La Dre Tam a indiqué que le vaccin à ARN messager Spikevax de Moderna stimule une réponse immunitaire « prometteuse » contre l’ensemble de ces sous-lignées, selon les données cliniques préliminaires.

« Nous disposerons d’une quantité suffisante de nouveaux vaccins contre la COVID-19 pour soutenir les programmes de vaccination partout au Canada », a-t-elle affirmé.

Les cinq responsables de la santé publique et de l’immunisation présents à cette conférence de presse portaient tous un masque chirurgical à leur arrivée. Certains, comme la Dre Sharma, l’ont gardé tout le long même lorsqu’ils répondaient aux questions des journalistes.

PHOTO JUSTIN TANG, LA PRESSE CANADIENNE

L’administratrice en chef de la Santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam (au centre), son chef adjoint, le DHoward Njoo (deuxième àa droite) et leurs collègues sont arrivés masqués à la conférence de presse, mardi

La Santé publique canadienne ne va toutefois pas jusqu’à recommander le port du masque obligatoire. Le sous-administrateur en chef de l’Agence de la santé publique du Canada, Howard Njoo, a fait valoir qu’il s’agissait d’un choix personnel, tout en soulignant que les mesures de protection individuelles sont efficaces.

« J’espère que tout le monde est conscient que ce n’est pas seulement une mesure qu’on prend pour se protéger, mais aussi peut-être pour protéger les autres », a-t-il rappelé. Particulièrement dans les lieux bondés et les espaces clos, où l’on est en contact étroit avec d’autres personnes.

En Ontario, l’hôpital d’Ottawa a récemment rétabli le port du masque obligatoire. Le Québec a levé en avril cette obligation qui ne s’appliquait plus qu’aux milieux de soins. Il revient depuis à chaque établissement de déterminer les situations qui le requièrent, selon les recommandations de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Vaccination au Québec

Le gouvernement du Québec se préparait déjà à vacciner environ 10 000 Québécois par jour à l’automne avec la nouvelle version du vaccin de Moderna. Une campagne de vaccination massive n’est toutefois pas envisagée pour l’instant.

« Tout le monde peut se faire vacciner, mais la recommandation vise vraiment les personnes plus vulnérables, donc les plus âgées, les immunodéprimées et celles avec des conditions médicales sous-jacentes, parce que ce sont vraiment ces personnes-là qui sont à risque d’avoir des complications causées par la COVID, a précisé la Dre Quach. L’objectif de notre programme est vraiment d’éviter ces complications-là. »

Le nombre de personnes hospitalisées et atteintes de la COVID-19 a plus que doublé depuis la fin du mois de juillet dans la province, passant de 364 à 841. Il inclut les patients qui se sont présentés à l’hôpital pour une autre raison que le virus. Les soins intensifs ne sont pas surchargés comme ils l’étaient au plus fort de la pandémie.

Avec Fanny Lévesque et Henri Ouellette-Vézina, La Presse

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