Il y a quatre ans cette semaine, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) décrétait que le monde entrait dans une pandémie de COVID-19. Plusieurs vagues d’infections et de doses de vaccins plus tard, quel est le portrait de la situation ?

Vagues

Il y a eu la première de toutes, au printemps 2020. Puis une deuxième, un peu plus aplatie, en janvier suivant. Suivie d’une petite troisième, d’une mini quatrième, et d’une mémorable grosse cinquième vague qui allait gâcher Noël 2021 (merci, Omicron). Et après ? Depuis la septième vague (été 2022), le compte se perd au fil des mois et des variants. Le dernier pic notable au Québec date d’avant les Fêtes, où le taux de positivité a dépassé 25 %.

Variant

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, MONTAGE LA PRESSE

L’évolution de variants prépondérants

L’arrivée du variant Omicron à l’automne 2021 aura engendré une série de sous-variants qui ont fini par occuper tout le terrain viral. Depuis le début de l’année 2024, c’est la sous-lignée JN.1 qui représente environ le tiers des infections au virus SARS-CoV-2 au Québec. Selon les observations des immunologues, si les mutations de la sous-lignée JN.1 permettent au virus de déjouer plus facilement les anticorps acquis lors des infections précédentes, la maladie qu’elle engendre n’est (heureusement) pas plus sévère qu’avec les souches précédentes.

Vaccination

Avec la mise au point de nouvelles versions améliorées du vaccin contre la COVID-19, l’automne dernier, les autorités de santé publique ont réinvité la population à recevoir une dose de rappel. En date du 5 mars, un peu moins d’un Québécois sur cinq (18 %) avait répondu à l’appel. Il faut cependant souligner que plus de la moitié des personnes âgées de 70 ans et plus (ainsi que 60 % des octogénaires et des nonagénaires), qui sont les plus vulnérables à une infection, ont reçu une nouvelle dose de vaccin.

Vies

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Une employée de l’hôpital Lakeshore, à Pointe-Claire, prenant une pause devant l’établissement, le 20 avril 2022

Estimation du nombre de décès dans le monde

Environ 30 millions

Morts de la COVID-19, entre 2019 et 2024

De 33 à 51 millions

Morts du VIH/sida, entre 1980 et 2023

Jusqu’à 50 millions

Morts de la grippe espagnole, en 1918 et 1919

Le cancer et les maladies du cœur sont toujours les principales causes de décès au Québec – selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), ces deux grands groupes ont été responsables de la moitié des décès en 2022. Si la COVID-19 fait désormais partie du paysage, elle n’aurait cependant été la principale cause que de 8 % des décès au Québec de 2020 à 2022. Mais il ne faut pas oublier tous ceux dont l’état de santé a pâti de la place qu’a prise la COVID-19 dans le système de la santé (rendez-vous manqués, diagnostics retardés, traitements reportés), ceux pour qui le virus a empiré un état de santé déjà précaire, et ceux qui souffrent des symptômes de la COVID longue. Au Canada, environ 3,5 millions d’adultes ont déclaré présenter des symptômes à long terme de la COVID-19 depuis le début de la pandémie, et la moitié d’entre eux estimaient, l’été dernier, ne pas avoir constaté d’amélioration de leurs symptômes au fil des ans.

Sources : Statistique Canada, l’INSPQ et l’OMS

Consultez le calcul de surmortalité mondiale en raison de la COVID-19 (en anglais)

Avec Pierre-André Normandin, La Presse