Québec a annoncé qu’une campagne de vaccination contre la COVID-19 serait lancée en octobre. Vous avez été nombreux à nous faire parvenir des questions à ce sujet. En voici un aperçu.

Q. « Nous sommes octogénaires. Nous n’avons jamais eu la COVID-19 et avons reçu la 5dose à l’automne 2022. Nous avons un rendez-vous pour un rappel de vaccin la semaine prochaine. Devrait-on attendre le nouveau vaccin en octobre ? »

Réponse courte : oui, mieux vaut attendre en octobre.

Les personnes âgées de plus de 60 ans, considérées comme « à risque de complications » par la Santé publique, devraient recevoir une nouvelle dose tous les six mois. Mais en ce moment, mieux vaut attendre le nouveau vaccin que de recevoir celui qui est offert dans les centres de vaccination.

« À moins d’avoir énormément de contacts et d’être à très, très haut risque d’attraper une infection sous peu, j’aurais tendance à dire à ces personnes d’attendre la dose d’octobre, qui sera mieux adaptée aux variants qui circulent actuellement », explique la Dre Caroline Quach, présidente du Comité sur l’immunisation du Québec.

En attendant, y a-t-il des mesures de protection particulières à adopter pour les personnes plus vulnérables ? « Éviter les contacts dans des endroits achalandés, c’est sûr que ça aide », mentionne la Dre Quach. « Porter un masque, comme un N95 ou un KN95, ça nous protège également. Ce que ces personnes ont fait jusqu’à maintenant pour ne pas s’infecter, elles peuvent continuer à le faire en attendant le vaccin. Mais on peut aussi garder en tête qu’une personne âgée de 80 ans qui a déjà été vaccinée plusieurs fois a quand même une petite base de protection. En théorie, elle est moins à risque de complications ou d’un décès que lorsqu’elle n’était pas du tout vaccinée. »

« Je me suis rendu à l’hôpital hier pour une prise de sang. Les masques de protection ne sont plus obligatoires. Pourquoi ? » — JP

En juillet, les dernières mesures et directives liées à la COVID-19 qui étaient toujours en vigueur ont été levées. Les établissements peuvent désormais déterminer les situations qui nécessitent le port du masque en milieux de soins, nous indique le ministère de la Santé et des Services sociaux. Dans certaines unités, notamment en hémato-oncologie, le port du masque demeure obligatoire.

« Si la vaccination offre une protection de six mois, est-ce que le fait d’avoir fait une infection à la COVID me protège également pour six mois ? » — Martin Dubois

Oui, c’est sensiblement la même chose. Mais cette protection sera encore plus solide et durable si vous avez également été vacciné. « On sait que l’immunité qui protège le mieux, c’est l’immunité hybride, dit la Dre Quach. Ces personnes sont protégées au-delà de six mois, parfois même jusqu’à neuf mois contre les hospitalisations et les décès. C’est sûr qu’avec les mutations qui surviennent dans les variants, il est possible d’attraper la COVID-19 malgré plusieurs doses de vaccins et des infections. Mais on reste quand même toujours très bien protégé contre les complications et les décès. »

« Mon conjoint et moi avons été très malades récemment. Nous avons passé à quelques reprises les tests qui se sont toujours avérés négatifs. Est-ce possible que le nouveau variant ne soit pas détectable avec les tests que nous avons faits à domicile ? » — Louise Dostaler

Il se peut en effet que les nouveaux variants soient moins faciles à détecter, soutient la Dre Quach. « Avec Omicron, ça prenait souvent quatre à cinq jours de symptômes avant que le test devienne positif », rappelle-t-elle. Si on a des symptômes qui ressemblent à la COVID, « on doit faire attention : porter un masque, éviter d’aller dans des endroits à l’intérieur et peu ventilés, où se trouvent des gens à risque. Comme pour le reste des virus respiratoires ».

« Qu’en est-il de la vaccination des enfants ? »

Quelques parents nous ont écrit pour savoir si les enfants devraient retourner se faire vacciner à l’automne. La Santé publique n’en fait pas une recommandation formelle. « Les enfants ont peu de risques de complications et de décès, rappelle la Dre Quach. Ils peuvent se faire vacciner. Mais comme pour les adultes, la prévention des infections est relativement de courte durée. C’est une décision parentale, finalement. Mais ce n’est pas une recommandation forte de la Santé publique. »

« En somme, si je ne travaille pas dans le milieu de la santé, si je ne suis pas immunodéprimé, si j’ai déjà été vacciné, si je ne suis pas à risque de développer des complications en cas d’infection… devrais-je me faire vacciner cet automne ? »

À vous de voir. La vaccination permet de prévenir une infection pendant une courte durée (six à huit semaines) et protège de complications sévères en cas d’infection pendant plusieurs mois (au moins six, voire beaucoup plus). « Certaines personnes voudront aller chercher cette protection de deux mois contre une infection au moment où le virus circule un peu partout », illustre la Dre Quach. « Mais l’objectif du programme de vaccination est surtout de diminuer le risque d’hospitalisation et de décès. Il n’y a pas de contre-indication à recevoir le vaccin pour les personnes qui ne sont pas à risque de complications. Mais on n’ira pas les chercher dans le fond du garde-robe pour les inciter à se faire vacciner… »

Lisez « Une campagne de vaccination en octobre »