C’est la photo la plus attendue de l’Histoire. Encore plus qu’un égoportrait de Kim Kardashian. C’est aussi la photo la plus coûteuse de l’Histoire. Pour prendre un bon selfie de sa personne, il y a des bras télescopiques au prix d’une vingtaine de dollars. Pour prendre un bon selfie de l’Univers, ça prend le télescope James Webb, d’une valeur de 10 milliards de dollars. Mais à ce coût, l’appareil photo est fourni. Et il est encore plus puissant qu’un iPhone 13. Tout l’intérêt est là. On n’aura jamais vu les galaxies avec une telle profondeur. Un mode Portrait amélioré.

Pour diffuser cet incroyable cliché, la NASA ne s’est pas contentée d’une simple publication Instagram. C’est Joe Biden, président des États-Unis, qui l’a dévoilé, en conférence de presse. Choix logique pour présenter des étoiles si vieilles qu’elles ne sont plus vraiment là.

Voici donc l’Univers comme vous ne l’avez jamais vu. On y voit des galaxies formées après le Big Bang, il y a 13 milliards d’années. Une réalité qui n’existe plus. C’est un peu comme les filtres qu’on ajoute à nos photos, nous permettant d’avoir l’air de ce à quoi on ressemblait il y a 10 ans. Une réalité qui n’existe plus.

En astronomie, voir loin équivaut à remonter le temps. Plus on avance, plus on recule. Au fond, c’est comme la politique.

Alors, vous la trouvez comment, cette image de l’Univers lointain ? Fascinante. OK, vous la trouvez fascinante. Mais encore ? Je sais, quand tous les scientifiques de la planète s’extasient, vaut mieux s’extasier aussi. Mais sincèrement, vous la trouvez comment ?

C’est vrai que c’est clair, mais en même temps, on dirait un paquet de flashs et d’yeux rouges. C’est un peu n’importe quoi. Un party mix de grignotines. La photo la plus profonde de l’Univers, toé, on s’attendait à découvrir quelque chose dans le profond. Une pierre philosophale, une constellation en forme de cœur ou de peace, le nombril de l’Univers, Elon Musk, Dieu…

Rien de tout ça. Juste une image qui ressemble au kaléidoscope de notre enfance. Un kaléidoscope était un tube, dont le fond contenait des fragments mobiles de verre coloriés qui, en se réfléchissant sur un jeu de miroirs, produisait d’infinies combinaisons de motifs symétriques. On passait des heures à regarder ça. C’était le TikTok des années 1970. Des images distrayantes qui n’ont aucun sens.

Si on dépense autant d’efforts et de sous pour explorer nos alentours, c’est en espérant trouver un sens à l’existence. D’où venons-nous ? Où sommes-nous ? Où allons-nous ? Et plus on explore, plus on constate qu’il n’y a aucun sens. C’est comme les rues de Montréal.

La photo que j’ai hâte de voir, c’est celle de l’Univers avant le Big Bang, avant la création de toute. Oui, toute. Toute, c’est plus gros que tout. Que verra-t-on sur cette image ? Un grand carré noir ? Un grand carré blanc ? Un mode d’emploi d’IKEA ?

La constatation que tout le monde fait, en contemplant les clichés de Webb, c’est qu’il y a sûrement d’autres formes de vie, dans ces milliards de galaxies. On ne peut pas être tout seuls dans ce grand un et demie infini. C’est sûr que si on est les seuls habitants, ça fait beaucoup d’espace perdu.

Une chose est sûre, si nous avons des voisins, ils sont loin. Y a pas l’air d’avoir de crise du logement dans l’Univers. Si chaque galaxie est un condo, ce n’est pas les appartements qui manquent. Le problème, c’est que jusqu’à nouvel ordre, le seul endroit habitable, pour la constitution que nous avons, c’est la Terre. Notre bonne vieille Terre. Mais pour combien de temps encore ?

Dommage que l’on puisse seulement prendre des photos du passé, pas du futur, ce serait la meilleure façon de nous conscientiser.

Bon, ça prend la tête, tout ça.

Vivement des sujets plus faciles à démêler.

Qu’est-ce qui se passe avec Carey Price ?

Mauvais choix.

L’Univers est plus simple à commenter.