Policiers en civil pour contrer les pickpockets, « Anges gardiens » et milliers de caméras de surveillance : l’annonce faite par la Société de transport de Montréal (STM) le 10 avril voulant qu’elle renforce ses équipes de constables spéciaux et d’ambassadeurs de sûreté dans 10 stations du métro ne constitue pas un précédent. La sécurité dans le métro de Montréal a été maintes fois resserrée depuis l’inauguration de ce dernier en 1966… avec plus ou moins de succès. Retour en arrière.

1974 : prévenir les incendies

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Ce texte de l’hebdomadaire Dimanche-Matin est paru le 28 juillet 1974.

Deux incendies survenus dans le métro, l’un en décembre 1971 où le conducteur d’une rame meurt coincé dans sa cabine et l’autre en janvier 1974, mènent la Communauté urbaine de Montréal à revoir ses règles de sécurité incendie. Un système de canalisation et des points d’eau sont installés au bout des quais et à intervalles réguliers dans les tunnels. Le 10 juin de la même année, les 94 agents de sécurité du métro déclenchent une grève. Fin juillet, on annonce que des policiers en civil sillonneront le métro pour faire échec aux pickpockets et aux trafiquants de drogue.

1983-1985 : les Anges gardiens

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Texte de La Presse publié le 12 septembre 1983

Née à New York en 1979 avant de se multiplier dans plusieurs villes nord-américaines, la milice civile des Anges gardiens gagne Montréal au début de 1983, alors qu’une période de recrutement a lieu. Un premier groupe entre en fonction le 12 septembre 1983 avec, rapporte La Presse, l’appui de la police de Montréal. Mais très vite, les affaires dérapent. Une scission chez les dirigeants se traduit par la formation de deux groupes. Puis, un des leaders est accusé d’infractions à caractère sexuel. Les relations avec la police s’étiolent. En 1985, de rares reportages indiquent que les Anges sont encore en action avant qu’ils ne disparaissent.

1986 : vignettes-alarmes dans les autobus

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Dans La Presse du 3 décembre 1986

Quittons le métro pour prendre l’autobus. Car en 1986, un changement important est apporté par la Société de transport de la Communauté urbaine de Montréal (STCUM). À l’été 1986, plusieurs chauffeurs sont victimes d’agressions commises par des usagers. Face au fléau, la STCUM décide de faire installer des vignettes-alarmes extérieures envoyant le code 9-1-1 à l’avant et à l’arrière des véhicules. En décembre de la même année, la moitié des autobus en sont déjà munis. Un article publié dans Le Devoir le 30 juillet 1987 indique que depuis leur installation, les agressions contre les chauffeurs ont baissé de 50 %.

1989 : les Anges reviennent… sous un autre nom

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Dans La Presse du 3 décembre 1989

Ils ne s’appellent plus les Anges gardiens, mais les Citoyens patrouilleurs. Et leur béret n’est plus rouge, mais bleu. Créé en mai 1989, ce nouveau groupe commence à faire ses vigiles dans le métro de Montréal fin novembre. Des chauffeurs d’autobus réclament aussi leur présence à bord de ces véhicules. Mais les activités du groupe resteront éphémères.

2004-2005 : Dans la foulée d’autres attentats

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Le 1er mars 2005, La Presse rapporte le non-fonctionnement d’une caméra de surveillance et le renouvellement de ces appareils.

Des attentats perpétrés dans les métros de Moscou et de Madrid ainsi que des signes menaçants enregistrés dans d’autres réseaux incitent la police de Montréal à accroître son niveau de surveillance dans le métro de Montréal. Une menace d’attentat visant directement le métro montréalais est d’ailleurs envoyée dans un poste de police à la mi-mai 2004. Moins d’un an plus tard, fin février 2005, l’agression d’une femme de 90 ans à la station Berri-UQAM avait semé l’émoi. Une caméra de surveillance tournée vers le lieu de la scène ne fonctionnait pas. La STM disait toujours vouloir installer 1200 nouvelles caméras de surveillance dont l’annonce initiale avait eu lieu en 2003.

18 juin 2007 : 132 « policiers souterrains »

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À la une de La Presse du 19 juin 2007

À la une de La Presse du 19 juin 2007, le policier Yves Marcoux et son chien renifleur Rosco sont photographiés pour annoncer que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a créé une unité de 132 agents assurant la sécurité publique dans le métro. Ceux-ci prennent la relève des agents de sécurité pour traiter les affaires criminelles. Initialement installés à la station Place-des-Arts, les bureaux de ce détachement sont déménagés à l’îlot Voyageur en 2009. De plus, le poste 21 du SPVM est relocalisé à la gare d’autocars en 2019. Il est important de rappeler que la STM maintient son service de constables spéciaux dans le métro.