L’effondrement d’un pont comme celui qui est survenu mardi à Baltimore ne risque pas de se produire au Québec, a certifié mardi le gouvernement Legault. L’organisme fédéral qui gère la Voie maritime du Saint-Laurent assure quant à lui que ses infrastructures sont sûres et surveillées de près.

« C’est important de rassurer la population ; un évènement similaire ne pourrait pas se produire au Québec. D’abord, les structures de nos ponts sont protégées par de l’enrochement ou sont à l’extérieur des voies maritimes », a fait valoir le cabinet de la ministre provinciale des Transports, Geneviève Guilbault, en réponse à nos questions.

Le gouvernement ajoute que « tous les navires commerciaux qui arrivent dans le fleuve Saint-Laurent sont obligatoirement pris en charge à l’entrée par des capitaines qui sont experts dans la navigation de notre fleuve ». « Cette exigence est en place spécifiquement pour assurer le passage sécuritaire des navires », réitère encore le cabinet de la ministre.

Dans un communiqué de presse, la Corporation de gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent (CGVMSL) a abondé dans le même sens, en assurant « que la conception des ponts et les solides protections physiques protègent toutes les structures le long du corridor maritime ».

« En exerçant une vigilance opérationnelle 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 sur le trafic maritime et automobile, la CGVMSL assure des passages sûrs, sécurisés et efficaces pour le public et le trafic maritime », a insisté le regroupement. Il soutient que « la sécurité est au cœur » de ses activités quotidiennes, dans le respect des « meilleures pratiques de gestion des risques qui guident [ses] opérations ».

Ces sorties surviennent alors qu’un peu plus tôt, mardi, un important pont autoroutier s’est effondré à Baltimore, sur la côte est des États-Unis, après avoir été percuté par un porte-conteneurs. Des images diffusées en ligne montrent que le pont a notamment emporté des véhicules et des personnes dans sa chute.

PHOTO ASSOCIATED PRESS

Des images diffusées en ligne montrent que le pont a notamment emporté des véhicules et des personnes dans sa chute.

Au moins six victimes qui pourraient se trouver dans l’eau et sur le fond marin sont maintenant présumées mortes. Un vaste périmètre policier a été déployé autour de l’immense structure métallique complètement tordue, dans un déploiement spectaculaire de moyens qui inclut entre autres des drones, des hélicoptères ainsi que des plongeurs spécialisés en recherche.

Au-delà du caractère dramatique de l’évènement, celui-ci a contribué mardi à relancer le débat autour de la sécurité des infrastructures publiques à proximité des eaux, tant aux États-Unis qu’au Canada.

Une industrie très contrôlée

En entrevue, le vice-président aux relations externes de la CGVMSL, Jean Aubry-Morin, assure que la gestion des navires sur la voie maritime se fait « en temps réel », tous les jours, avec plusieurs outils technologiques. « Tout dépend de la masse et de la grandeur de l’embarcation, mais chaque navire doit avoir une certaine inertie quand il approche de la structure, pour ne jamais l’atteindre. C’est très contrôlé », dit-il.

Tous les bateaux qui passent dans la voie maritime « doivent aussi passer par une inspection faite par un officier maritime », rappelle le gestionnaire.

« Nos officiers font une revue complète des engins et des équipements pour s’assurer du bon fonctionnement, mais aussi de la bonne formation de l’équipage. On fait ça à 100 % sur tous les navires qui rentrent dans la zone, de façon à ce que l’on connaisse leur état et leur habileté », assure M. Aubry-Morin.

« Nos pensées vont à toutes les personnes touchées par l’accident de Baltimore. Le ministre est en contact avec son homologue américain. La sécurité est et sera toujours notre priorité absolue », s’est quant à lui limité à dire le cabinet du ministre fédéral des Transports, Pablo Rodriguez, lorsqu’il a été appelé à réagir.

Fondée en 1998 à titre d’organisme sans but lucratif par le gouvernement fédéral, la CGVMSL gère essentiellement la voie maritime qui s’étend du pont Jacques-Cartier, à Montréal, jusqu’à Niagara, en Ontario, en passant par les écluses.

Avec l’Agence France-Presse