Le projet controversé de site d’enfouissement de déchets nucléaires aux Laboratoires de Chalk River, aux abords de la rivière des Outaouais, pourra aller de l’avant en dépit de l’opposition des villes de Gatineau et de Montréal, de groupes environnementaux et de nations autochtones.

La Commission canadienne de sûreté nucléaire a annoncé mardi sa décision de permettre la modification du permis d’exploitation du site afin d’y construire une « installation de gestion des déchets près de la surface (IGDPS) », qui recevra des matières radioactives de faible activité pendant au moins 50 ans.

La Commission, un organisme fédéral indépendant qui réglemente les activités nucléaires au pays, a conclu que le projet « n’est pas susceptible d’entraîner des effets environnementaux significatifs » si son instigateur, les Laboratoires Nucléaires canadiens, met en place « toutes les mesures d’atténuation et de suivi proposées », a-t-elle indiqué dans un communiqué.

L’un des commissaires chargés de statuer sur le projet est un ancien employé des Laboratoires de Chalk River, avaient dénoncé l’automne dernier une dizaine de communautés algonquines s’opposant au projet, y voyant un conflit d’intérêts.

Le projet, qui était à l’étude depuis 2016, s’était aussi attiré les critiques des villes de Gatineau et de la Communauté métropolitaine de Montréal, inquiètes du risque qu’il représente pour la source d’eau potable des millions de personnes vivant le long de la rivière des Outaouais et du fleuve Saint-Laurent, en aval du site de Chalk River.

De nombreuses organisations environnementales s’y opposaient aussi, dont l’Association canadienne du droit de l’environnement, qui jugeait trop faible le niveau de protection proposé, susceptible de laisser échapper des matières radioactives dans l’environnement, notamment en cas d’évènement météorologique extrême.

La Commission a toutefois conclu que la conception du projet est « suffisante pour résister aux phénomènes météorologiques violents, à l’activité sismique et aux effets des changements climatiques ».