Une criminaliste accusée d’avoir joué un rôle dans un meurtre lié au crime organisé a été libérée sous de strictes conditions mercredi au palais de justice de Joliette. Noémi Tellier renonce jusqu’à la fin des procédures à travailler comme avocate.

L’arrestation de l’avocate de 35 ans la semaine dernière a créé une onde de choc dans les palais de justice. Noémi Tellier est accusée d’avoir été complice du meurtre de Francis Turgeon après le fait entre mai 2019 et novembre 2023 dans plusieurs villes du Québec. Un crime passible de la prison à vie.

En pratique, on lui reproche d’avoir assisté les meurtriers après le meurtre de Turgeon, un trafiquant de drogue qui aurait été éliminé pour ne pas avoir versé des redevances à un membre des Hells Angels. James Patrice Mardy, 33 ans, et Kevin St-Pierre, 34 ans, ont été accusés de meurtre au premier degré l’automne dernier.

Kevin St-Pierre, qui a de nombreux antécédents judiciaires, est l’ex-conjoint et le père de l’enfant de MNoémi Tellier.

Après avoir passé quelques jours derrière les barreaux, Noémi Tellier a été libérée sous conditions mercredi à la suite d’une entente entre les parties entérinée par la juge Lyne Décarie. Il sera dorénavant interdit à la criminaliste de s’identifier comme avocate, de poser tout acte juridique ou de se trouver dans un palais de justice.

Noémi Tellier devra résider chez ses parents et sera visée par un couvre-feu la nuit. Pour obtenir sa liberté, elle a déposé une somme de 10 000 $ et des tiers se sont engagés à hauteur de plusieurs milliers de dollars.

Il lui sera interdit de communiquer avec ses complices allégués et Wesley McKenzie, qui avait été accusé de meurtre en 2019. La Couronne avait toutefois abandonné les accusations en 2021. Elle ne pourra pas non plus faire référence à McKenzie sur les réseaux sociaux.

MClaudia Carbonneau et MValérie Michaud représentent le ministère public, alors que MNellie Benoit défend l’accusée.

Le dossier reviendra à la fin mai au palais de justice de Joliette.

Avec Daniel Renaud, La Presse