Pour plusieurs organismes qui suivent de près le dossier de l’immigration, le seuil de 50 000 a provoqué une surprise, teintée de déception, parce que les orientations annoncées par le premier ministre François Legault vont dans le sens contraire du consensus très clair qui s’était dégagé des vastes consultations menées par sa ministre de l’Immigration, Christine Fréchette. La Presse a recueilli quelques commentaires.

« C’est un peu surprenant »

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

La présidente de l’Association québécoise des avocats en droits de l’immigration, MStéphanie Valois

Stéphanie Valois, coprésidente de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration :

« On est un peu déçus puisque, selon ma compréhension, la très grande majorité, sinon la totalité des intervenants qui ont participé aux consultations sur la planification de l’immigration ont prôné une augmentation du seuil. Donc, c’est comme si ça n’avait pas été entendu. C’est un peu surprenant, en fait, surtout quand on regarde tous les mémoires qui ont été déposés. On se dit : tout ça pour ça. »

« On pense qu’il fallait bouger »

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Stéphane Paquet, PDG de Montréal International

Stéphane Paquet, PDG de Montréal international :

« Je pense qu’on aurait envoyé un signal positif aux étudiants anglophones qui parlent français si on leur avait permis de faire partie du Programme de l’expérience québécoise (PEQ). On est un peu déçus à ce niveau-là. On avait aussi pris position pour 60 000 et non pas 50 000. Nous, chez Montréal international, on pense qu’il fallait bouger là-dessus parce que le gouvernement veut régionaliser l’immigration. S’il y a plus d’immigrants en région et qu’on n’augmente pas le seuil, il faut les prendre dans le Grand Montréal. Et les deux tiers des postes vacants dans les entreprises, actuellement, ce sont des postes dans le Grand Montréal. »

« On est très préoccupés »

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, ARCHIVES LA PRESSE

Stephan Reichhold, directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes.

Stephan Reichhold, directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes :

« On est très préoccupés par la partie de l’immigration humanitaire qui stagne en ce qui concerne les places, alors qu’on sait qu’il y a des dizaines de milliers de réfugiés reconnus sur place et de cas humanitaires, qui ont déjà des certificats de sélection du Québec (CSQ) et qui attendent sur des tablettes au fédéral pour obtenir leur résidence permanente. »

« Pas du tout acceptable »

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Claire Launay, cofondatrice et présidente de Le Québec c’est nous aussi.

Claire Launay, présidente de Le Québec, c’est nous aussi :

« On a été déçus de voir qu’après une consultation de plus de 70 groupes, au mois de septembre et d’octobre, il y avait un consensus qui s’était dégagé pour une augmentation des seuils à 60 000, mais, finalement, le gouvernement a décidé de ne pas écouter ce consensus. Donc, ça pose la question du processus de consultation. En plus, il y a une absence totale de changement et d’annonce en matière de regroupement familial, de demandeurs d’asile et d’immigrants humanitaires. Ce sont des gens très vulnérables qui, vu les seuils actuels, attendent des années pour se faire accepter. Pour nous, ce n’est pas du tout acceptable. »

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    Nombre de mémoires qui ont été déposés lors de la consultation publique sur la planification de l’immigration au Québec pour la période 2024-2027
    Assemblée nationale du Québec