(Montréal) Le front commun intersyndical s’insurge de voir certaines primes que touchent des travailleurs du secteur public prendre fin le 30 septembre, alors que la négociation des conventions collectives est toujours en cours avec Québec.

Parmi celles-ci, on trouve des primes de rétention pour les psychologues, des primes pour le personnel infirmier qui a un poste à temps complet de soir, de nuit ou en rotation, des primes pour certains emplois d’ouvrier spécialisé, par exemple.

Les quatre organisations syndicales qui forment le front commun, à savoir la CSQ, la CSN, l’APTS et la FTQ, reprochent au gouvernement de refuser de prolonger ces primes au-delà du 30 septembre. Elles auraient aimé que ces primes soient maintenues pendant la poursuite des négociations pour le renouvellement des conventions collectives.

Ces primes peuvent représenter « des milliers de dollars annuellement pour des milliers de personnes dans les milieux de la santé, des services sociaux et de l’éducation », souligne le front commun.

De son côté, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, fait valoir que des primes devaient déjà prendre fin le 31 mars dernier, en même temps que les conventions collectives, et que cela avait été convenu comme tel avec les organisations syndicales lors de la négociation des conventions collectives 2020-2023.

La ministre souligne qu’elle a déjà accepté à deux occasions de prolonger des primes, après le 31 mars, puis après le mois de juin.

Le front commun réplique que certaines primes seulement devaient prendre fin le 31 mars, alors que d’autres devaient prendre fin le 30 septembre.

La CSQ, la CSN, l’APTS et la FTQ affirment que des travailleurs du secteur public « comptent là-dessus pour faire leur épicerie et payer leurs factures. Que le gouvernement s’en serve pour marquer des points aux tables de négo, c’est inacceptable ».

Mais la ministre réplique que ces primes doivent justement être négociées avec les organisations syndicales. Elles pourront alors prendre différentes formes, selon les priorités et les cibles que les parties veulent atteindre.

« Ce que je leur réponds, c’est que ce n’est pas une surprise pour eux. Ce sont des primes dont la date de fin a été convenue avec les syndicats dans les conventions collectives et tout le monde savait que ces primes-là devaient prendre fin en mars 2023. On a offert et on les a prolongées à deux reprises en signe de bonne foi », a affirmé la ministre LeBel.

Cette décision survient au moment où le front commun durcit le ton et vient d’annoncer qu’il va solliciter un mandat de grève générale illimitée auprès de ses 420 000 membres.