Itinérance, consommation de drogues dures, cohabitation difficile, le tout aux abords des terrasses et des restaurants : des effectifs policiers sont temporairement réaffectés dans le Village à Montréal afin de favoriser « une meilleure cohabitation sociale » dans ce secteur.

Ce remaniement a actuellement lieu dans la rue Sainte-Catherine, entre l’avenue Papineau et le boulevard Saint-Laurent. Il s’agit majoritairement de patrouilleurs à vélo qui assurent une plus grande visibilité.

« Il n’y a pas davantage de policières et policiers, de cadettes et cadets ou déploiement de nouvelles équipes à proprement parler dans les rangs des postes de quartier 21 et 22 », a indiqué le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Les policiers des autres postes de quartiers répondront donc aux appels d’urgence, alors qu’une partie des effectifs des postes 21 et 22 patrouilleront sur leur territoire. Il est difficile de dire pour l’heure si ce déploiement entraînera davantage d’heures supplémentaires, selon le SPVM.

« Une cohabitation sociale la plus harmonieuse possible ainsi que la sécurité de toutes et tous sont une priorité », ajoutent les autorités.

Des centaines d’arrestations

Une « cellule de crise » a été mise en place dans le Village au printemps dernier. On compte plus de 3000 interventions policières, dont de nombreux référencements ou accompagnements de personnes en situation de vulnérabilité vers des services d’aide, au moins 5200 heures de patrouille effectuées par les équipes du SPVM et près de 700 arrestations depuis le début de l’opération, rapporte la police de Montréal.

Difficile de dire si la collaboration entre le SPVM, l’Équipe mobile de médiation et d’intervention sociale (EMMIS) de la Ville et le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (CCSMTL) porte ses fruits pour le moment. La stratégie cible les « comportements dérangeants dans l’espace public » dans le but de les prévenir ou de les réduire, précise le SPVM.

Des intervenantes et intervenants de l’EMMIS, des policières et des policiers ainsi que du personnel civil de l’Équipe de concertation communautaire et de rapprochement (ECCR) du SPVM, à laquelle se joint temporairement une intervenante ou un intervenant social du CCSMTL, ainsi que des effectifs des PDQ 21 et 22 travaillent en étroite collaboration sur le terrain afin de prévenir les incivilités, les infractions criminelles, la consommation de drogues dures dans l’espace public et les conflits liés aux enjeux de cohabitation. La stratégie déployée par la Ville comporte trois axes.

  1. Intervention sociale et médiation par l’EMMIS :
    Atténuer les comportements indésirables pour ainsi éviter l’émergence de comportements criminels et la judiciarisation.
  2. Intervention psychosociale et évaluation de l’état mental par le CCSMTL soutenu par l’ECCR :
    Procéder à l’évaluation de l’état psychologique de la personne, puis désamorcer la crise par la médiation.
  3. Résolution de problème et intervention par les effectifs des PDQ 21 et 22 :
    Offrir une option de dernier recours lorsque l’intervention sociale préventive et la médiation ont échoué. Il peut s’agir d’une expulsion d’un lieu pour faire cesser un comportement indésirable, ou encore de la remise d’un constat d’infraction ou d’une arrestation si une infraction criminelle est constatée.

Ces démarches visent à agir sur l’environnement des personnes en situation d’itinérance, mais aussi sur leurs comportements à risque. Elles ne visent pas les individus eux-mêmes, mais leurs actions.