Le gouvernement Legault a refusé mardi le dépôt d’une motion du Parti libéral du Québec (PLQ) visant à assurer la survie du service d’écoute de nuit d’Interligne – autrefois Gai Écoute.

Le texte a été présenté par la députée libérale Jennifer Maccarone, porte-parole de l’opposition officielle dans les dossiers touchant les communautés LGBTQ+. Il exhortait le gouvernement caquiste à octroyer un financement nécessaire pour qu’Interligne puisse continuer de prendre les appels de détresse nocturnes.

Faute d’aide financière récurrente, l’organisme prévoit ne plus offrir sa ligne d’écoute la nuit à compter du 31 mars.

« C’est plus du tiers des appels d’urgence qui surviennent la nuit auxquels il ne pourra plus répondre », a fait valoir Mme Maccarone, en point de presse mardi après-midi, avant la présentation de sa motion.

La députée de Westmount—Saint-Louis a par ailleurs annoncé qu’elle et ses collègues du caucus remettront un don totalisant 10 000 $ pour aider Interligne.

À ses côtés, le directeur général de l’organisme, Pascal Vaillancourt, a rappelé qu’une somme récurrente de 300 000 $ de Québec serait nécessaire pour assurer la survie du service entre minuit et 8 h le matin.

Il a aussi précisé que ce montant permettrait d’offrir des conditions salariales décentes pour ses travailleurs de nuit.

« Depuis les deux dernières années, la situation financière d’Interligne s’est exacerbée en raison de la situation économique et de la pénurie de main-d’œuvre. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui on est obligé de parler de la fermeture de notre service de nuit », a affirmé M. Vaillancourt.

« Les conséquences de cette disparition, c’est une dizaine de milliers de recours aux services qui vont demeurer sans réponse. […] Ce sont des appels beaucoup plus urgents qui vont demeurer sans réponse, en lien avec le suicide, la détresse psychologique, l’anxiété et l’automutilation », a-t-il ajouté.

Mme Maccarone déplore la lenteur du gouvernement Legault à donner suite aux multiples demandes d’Interligne dont le dossier serait à l’étude depuis des mois sur le bureau du ministère de la Santé et des Services sociaux.

Interpellé par la députée au Salon bleu, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a mentionné qu’une décision a été prise d’avoir une porte d’entrée unique pour les services téléphoniques en santé mentale, qui est le Info-social 811 où les patients peuvent être au besoin référés vers des lignes spécialisées comme celle d’interligne.

« On a travaillé avec eux […] on veut continuer à travailler avec eux. Mais quant à la porte d’entrée pour les services de santé mentale téléphoniques, on travaille avec le 811 Info-social en premier lieu », a-t-il déclaré, sans faire mention de financement pour Interligne.

La semaine dernière, l’organisme a lancé une campagne publicitaire invitant le public à laisser des messages sur la boîte vocale du premier ministre François Legault pour lui rappeler l’importance de la ligne d’écoute de nuit.

Questionnée à savoir ce qu’il adviendra de ses démarches si la motion était refusée, Mme Maccarone a dit qu’elle continuera de talonner le gouvernement.