(Québec) Face aux parents qui se mobilisent pour exiger une meilleure sécurisation des déplacements actifs autour des écoles, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, promet de déposer un « plan d’action renforcé » en matière de sécurité routière qui fera une « place importante » aux radars photo.

À la première période des questions de l’année mardi à Québec, le député libéral de la circonscription de l’Acadie à Montréal, André Albert Morin, a demandé à Mme Guilbault si elle avait un plan pour éviter que d’autres drames comme la mort de Mariia Legenkovska, une fillette fauchée par un automobiliste en décembre alors qu’elle se rendait à l’école, se produisent.

« Ces cas arrivent trop souvent. Nos enfants sont en danger près des zones scolaires. Et pourtant, il existe des solutions, notamment les photoradars, pour inviter évidemment les automobilistes à diminuer leur vitesse », a plaidé M. Morin.

Mme Guilbault a répondu qu’il existait déjà une stratégie de prévention en sécurité routière 2021-2025, pilotée par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), mais qu’elle devait être bonifiée. « Le député a raison, il faut en faire plus », a-t-elle affirmé.

« On va arriver très bientôt avec un plan qui sera bonifié, dans lequel les photoradars auront une place importante, mais ne seront pas la seule mesure qu’on va mettre en place, a ajouté Mme Guilbault. Les photoradars sont un des éléments, [mais] ce n’est pas le seul. La répression, oui, mais ça prend toujours beaucoup de prévention et de sensibilisation en parallèle. »

La ministre des Transports a ensuite rappelé qu’il y avait déjà 54 radars photo au Québec, soit 30 qui sont fixes et 24 qui sont mobiles, et qu’ils peuvent être placés dans des zones scolaires ou « accidentogènes ».

Arrêté ministériel obligatoire

Alors que la métropole note une augmentation des piétons blessés gravement lors d’accident de la route sur son territoire, La Presse rapportait lundi que la Ville de Montréal avait soumis un projet au ministère des Transports (MTQ) pour implanter des radars photo dans des quartiers densément peuplés. À l’heure actuelle, une municipalité doit obtenir l’approbation du Ministère pour utiliser un radar photo à l’extérieur d’une zone scolaire.

« Chaque site potentiel doit nous être soumis pour approbation et faire l’objet d’un arrêté ministériel. Les municipalités ne peuvent pas décider demain matin : je mets un radar photo mobile à tel ou tel endroit parce que ça me tente », a expliqué le porte-parole du MTQ, Nicolas Vigneault. « Les villes peuvent toutefois installer un radar photo sans arrêté ministériel dans une zone scolaire », a-t-il précisé.

En entrevue avec La Presse, la professeure à l’Institut national de la recherche scientifique Marie-Soleil Cloutier rappelait également que « les études sont claires : les radars photo font diminuer la vitesse et les collisions ».

Lisez l’article : « Vitesse excessive : “On a besoin de radars photo dans les zones scolaires” »