La suspension d’une importante partie des services de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) est un exercice certes « déplaisant », mais nécessaire, plaide la ministre des Transports Geneviève Guilbault, en rappelant que l’opération permettra de mettre fin aux files d’attente.

« On comprend que ça peut être déplaisant, mais c’est un passage obligé. La situation devrait être rétablie d’ici le 20 février. La SAAQ doit prendre ce virage afin d’offrir de meilleurs services, comme en finir une fois pour toutes avec les files d’attente interminables dans les succursales », a réagi la ministre mardi, par l’entremise de son attaché de presse, Louis-Julien Dufresne.

Se disant « en contact régulier » avec la SAAQ pour s’assurer que l’impact soit « amoindri », Mme Guilbault rappelle que d’ici le 20 février, certains services indispensables demeurent accessibles afin de migrer vers le nouveau système SAAQClic. Parmi eux : vérifier la validité d’un permis, remplacer un permis perdu ou volé, échanger un permis étranger, vérifier la conformité d’un véhicule routier, réserver ses examens de conduite pratiques et payer le renouvellement d’un permis ou d’une immatriculation.

La SAAQ a quant à elle précisé mardi avoir un « plan de transition qui comprend près de 15 000 étapes ». « Nous suivons ce plan à la lettre. Le plan est suivi et réalisé par près de 400 personnes, 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Chaque étape est chronométrée et chaque personne doit signer quand elle a terminé une étape. Tout se passe bien pour l’instant, nous sommes dans les temps. En date du 30 janvier à 16 h, il y avait près de 2000 étapes complétées », a détaillé sa porte-parole, Anne Marie Dussault Turcotte.

Celle-ci rappelle que « chaque étape n’a pas la même longueur ». « Par exemple, transférer les photos de nos clients, versus transférer des données. On a testé deux fois le plan dans les derniers mois pour se préparer », insiste Mme Turcotte.

Grogne perceptible

Sur les réseaux sociaux, plusieurs personnes ont déploré ces derniers jours se buter à des services « tellement engorgés » qu’il n’est plus possible d’effectuer aucune action. D’autres ont déploré que la période de transition soit si longue, y voyant même un « signe de l’inefficacité du nouveau système qui sera implanté ». Un lecteur a aussi rapporté avoir une procuration en main pour l’achat d’une motoneige, qui viendra à expiration avant la fin de la transition. Or, celle-ci l’empêche de procéder.

À la SAAQ, on assure avoir « analysé toutes les options ». « Si ça avait été possible de ne pas le faire, on l’aurait fait. La désuétude et la vieillesse de nos systèmes faisait en sorte qu’on ne pouvait pas faire du parallélisme », poursuit la porte-parole.

Rappelons que cette transition représente un premier test pour Québec. La nouvelle plateforme de la SAAQ sera intégrée au Service d’authentification gouvernementale, que le gouvernement veut implanter progressivement dans les prochaines années pour permettre aux usagers d’interagir avec tous les ministères au même endroit, de manière sécuritaire.

À terme, ce service devrait prendre la place de clicSÉQUR. Le gouvernement Legault projette d’y intégrer de nombreux autres organes ministériels en 2023. Autrement dit, d’autres transitions du genre surviendront forcément cette année.

En savoir plus
  • 15,08
    Lundi, le délai moyen d’attente était de 15,08 minutes au téléphone, affirme la SAAQ ce qui respecte la « cible de 25 minutes selon la convention de performance ». L’organisme dit par ailleurs ne pas percevoir « une grande affluence » dans ses points de service. En date de mardi, 39 plaintes avaient été reçus en lien avec la transition de système.
    saaq