Des travailleurs guatémaltèques sans salaire à cause de l’éclosion à l’abattoir DuBreton ont été dirigés vers des banques alimentaires par l’employeur, affirme leur syndicat, qui leur a acheté 2400 $ de nourriture. Ces travailleurs ont eu du soutien et des chèques-cadeaux d’épicerie, se défend l’entreprise.

L’abattoir de Rivière-du-Loup a suspendu ses activités le 13 mai pour 10 jours, après que l’éclosion détectée au début du mois est devenue hors de contrôle.

Plusieurs des travailleurs étrangers temporaires (TET) de l’usine ont été sans revenu durant des semaines, a affirmé le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Viandes du Breton – CSN (STTVDB-CSN) mardi dans un communiqué.

L’employeur n’a pas aidé ces employés hispanophones à remplir leurs demandes de prestations assez vite, dès le début des absences pour maladie ou confinement, a laissé entendre le syndicat.

« Ils n’avaient plus d’argent pour leur épicerie, l’employeur a refusé de les aider financièrement et les a plutôt redirigés vers les banques alimentaires », a déclaré la présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent – CSN, Nancy Legendre.

L’usine d’abattage et de transformation de porc compte environ 500 employés, dont 49 TET. Plus de 120 employés ont contracté le virus le mois dernier, occasionnant des centaines de cas dans le Bas-Saint-Laurent.

Viandes du Breton, qui n’a pas voulu donner d’entrevue mardi, s’est défendue par communiqué.

Une ressource à temps plein est en contact quotidien avec ces travailleurs étrangers « et s’assure de répondre à leurs besoins de communication », a répliqué l’entreprise. Elle assure leur avoir fourni « l’aide nécessaire, dans leur langue, pour remplir les documents de prestation gouvernementale et répondre aux demandes d’identification nécessaires pour obtenir le versement des sommes prévues ».

Viandes du Breton, qui se spécialise dans les produits de porc « biologiques et éthiques », a-t-elle envoyé ses TET aux banques alimentaires ? Elle n’en parle pas dans son communiqué, indiquant seulement avoir soutenu ses travailleurs et « veillé à leur fournir la nourriture nécessaire » dès qu’elle a été informée de leurs besoins. « Une aide d’urgence de 50 $ par employé a aussi été offerte sous forme de certificat cadeau en épicerie », souligne DuBreton.

Le Carrefour d’initiatives populaires de Rivière-du-Loup n’a pas voulu indiquer s’il avait fourni de l’aide alimentaire aux travailleurs étrangers de Viandes du Breton, puisqu’il ne divulgue pas l’identité des personnes soutenues.

Le syndicat de l’usine a réuni 2400 $ pour faire des achats en épicerie et les a livrés à ses membres guatémaltèques la fin de semaine dernière.