Les quatre passagers clandestins trouvés en piteux état dans un conteneur au port de Montréal sont hors de danger et ont officiellement demandé la protection du Canada.

Leur avocat ainsi que celui de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) ont fait le point hier sur la situation. Un interdit de publication a été imposé. Toute information permettant d'identifier les hommes ainsi que les motifs de leur démarche ne peut être dévoilée, conformément aux procédures lors de l'arrivée sur le sol canadien de demandeurs d'asile.

« Pour l'instant, on ne peut dire ni d'où ils viennent ni ce qu'ils font ici », a déclaré Line Guibert-Wolffe, porte-parole de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada (CISRC).

Passagers clandestins d'un bateau en provenance d'Hambourg, en Allemagne, les hommes seraient d'origine géorgienne et sont détenus par l'ASFC depuis qu'ils ont été trouvés déshydratés et épuisés après une traversée de près d'un mois jusqu'aux côtes montréalaises. « C'est une question de sécurité, a avancé Line Guibert-Wolffe. Pour l'instant, ils vont rester détenus. »

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a confirmé qu'une enquête était toujours en cours. « Notre travail, c'est de déterminer à qui on a affaire, savoir si quelqu'un les a aidés, qui ils sont et connaître leurs intentions », a expliqué Érique Gasse, gendarme et porte-parole de la GRC. Si les vérifications préliminaires permettent de les blanchir de tout soupçon, la demande d'asile pourra alors être traitée. « L'AFSC va officiellement pouvoir les entrer dans le système. »

D'après Stéphane Handfield, avocat en droit de l'immigration, il s'agit également de s'assurer que les hommes ne s'enfuient pas. « Dans ces cas-là, les gens préfèrent parfois s'enfuir, plutôt que de faire face à la possibilité qu'on les expulse », commente le juriste. Il suppose cependant qu'une mise en liberté sous conditions est envisageable, s'il est déterminé qu'ils n'ont pas d'intentions criminelles.

Les hommes, dont l'identité et les intentions exactes restent donc encore méconnues, avaient été trouvés par des gardes de sécurité du port, après que ces derniers ont aperçu un petit drapeau blanc agité par un trou dans un conteneur. Ils ont été traités d'urgence à l'hôpital Santa Cabrini, mais ils ont depuis obtenu leur congé.