Pour le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), l'éventualité d'une privatisation de la SAQ n'est pas un poisson d'avril. C'est pourquoi des employés syndiqués de la société d'État et des leaders syndicaux ont participé ce samedi à une opération de sensibilisation en remettant des sacs porte-bouteille devant des succursales de la SAQ de Montréal.

«Ce gouvernement, on a vu le type de saccage qu'il a fait dans les services publics et dans la santé. On n'a pas confiance. On l'avait dit à M. Leitão : arrêtez de valser ! Une fois pour toutes, dites-le qu'on a un modèle gagnant ! Sans faire de jeux de mots, qu'ils nous «saquent» la paix avec ce débat-là. Les employés, depuis 20 ans, ont cette épée au-dessus de la tête, alors que c'est un modèle qui fonctionne», a affirmé Marc Ranger, directeur québécois du SCFP, en point de presse devant la succursale de la SAQ du marché Atwater.

Marc Ranger a même tenté de convaincre l'ex-ministre fédéral Stéphane Dion de donner son appui à sa cause. Le nouvel ambassadeur du Canada en Europe sortait par hasard de la SAQ avec sa conjointe avant le point de presse. «On aimerait ça que des gens comme vous se prononcent. Vous avez une bonne crédibilité, maintenant que vous êtes libres», lui a dit M. Ranger. «Je ne suis pas libre, je suis encore au gouvernement du Canada», a rétorqué Stéphane Dion qui s'est limité à dire que les propos du syndicaliste étaient «à considérer».

Le ministre des Finances Carlos Leitão avait laissé planer un doute sur la possibilité de privatiser la SAQ le mois dernier. «Ce n'est pas une question idéologique, ce n'est pas qu'on va privatiser, ce n'est pas qu'on ne va pas privatiser, on va voir quel est le meilleur modèle dans l'intérêt des Québécois», avait-il affirmé à TVA.

Un sondage CROP effectué pour La Presse révélait la semaine dernière que 55% des Québécois étaient favorables à la privatisation de la SAQ, dont 24% se disaient «très favorables»