Le ministère public ne s'objectera pas à ce que Benoit Richer, accusé d'avoir causé la mort de son fils et des blessures à d'autres personnes alors qu'il conduisait son automobile avec les facultés affaiblies par l'alcool, reprenne sa liberté en attendant la fin des procédures judiciaires. Cette tragédie a également mis fin abruptement à une grossesse.

Vers 18h30 mercredi dernier, l'auto conduite par Richer, 46 ans, a dévié de sa voie pour heurter de plein fouet un véhicule qui venait en sens contraire dans lequel prenait place trois personnes, dont une femme enceinte de plus de deux mois. La tragédie s'est produite sur le boulevard des Laurentides (route 117), dans le secteur Saint-Antoine, à quelques minutes du domicile de Richer qui vit séparé de sa conjointe depuis peu. Sous la violence du choc, Benjamin Richer, 14 ans, a été éjecté du véhicule tout comme son père. Aucun ne portait sa ceinture de sécurité. L'adolescent n'a pas survécu. Ses funérailles ont eu lieu dimanche.

L'autre conducteur, Michel Leblanc, a été sérieusement blessé. Croisé hier au poste de police de Saint-Jérôme, son frère, Daniel, a raconté qu'il souffrait de multiples fractures aux jambes, de fractures à un bras et de blessures à la tête. Il a subi une première intervention chirurgicale de six heures et doit encore être opéré cette semaine. Selon les médecins, il va pouvoir marcher de nouveau. Il est hospitalisé à l'hôpital du Sacré-Coeur.

Sa conjointe, Krystel Bouvry Gallant, souffre de blessures à la clavicule et une échographie a démontré que le foetus qu'elle portait n'était plus viable. Elle est encore hospitalisée. Le couple était accompagné de leur garçon de 2 ans, Noah. «Il a subi une fracture de la clavicule et il a quitté l'hôpital. Je l'ai vu hier (dimanche) et il a souvent des maux de coeur. C'est ma mère qui le garde», a précisé Daniel Leblanc. La petite famille habite Sainte-Adèle.

Benoit Richer devait être officiellement inculpé, hier, de conduite avec les facultés affaiblies causant la mort et des lésions corporelles et de conduite dangereuse. Blessé grièvement aux jambes, il ne peut quitter l'hôpital et c'est son avocat qui était censé le représenter devant le juge. Le procureur de la poursuite, Me Sylvain Lépine, a indiqué qu'il ne s'objectera pas à sa mise en liberté.

En après-midi, il a été convenu de reporter la mise en accusation à demain parce que son avocat, Me Jean-Jacques Gagné, veut le rencontrer pour discuter des conditions de mise en liberté et lui faire signer des documents. Il lui sera notamment interdit de consommer de l'alcool et de conduire un véhicule.

Selon les informations obtenues, il ne recevra pas son congé de l'Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme avant quatre semaines. Il est sous la garde d'agents des Services correctionnels et si les parties en viennent à une entente, Richer ne sera plus sous surveillance à compter de demain.

Les résultats finaux des prises de sang ne sont pas encore connus. Des motifs raisonnables, dont une forte odeur d'alcool, ont cependant permis aux policiers de réclamer que des accusations de conduite avec les facultés affaiblies et de conduite dangereuse soient portées.