Les syndicats et les entrepreneurs de l'industrie de la construction en Colombie-Britannique ont ratifié jeudi une politique de dépistage et de traitement de la consommation de drogue dans ce secteur.

Mais cette initiative n'a pas encore été testée en pratique et des défenseurs des libertés civiles sont plutôt sceptiques.

Cette politique, la première au Canada qui touche la consommation de drogue dans l'ensemble d'une industrie, a été annoncée par le Construction Labour Relations Association et le Bargaining Council of British Columbia Building Trades Unions.

«L'une des caractéristiques uniques c'est qu'il s'agit de la seule politique négociée entre les deux parties, plutôt qu'une politique imposée par l'employeur», a fait remarquer Clyde Scollan, le président du Construction Labour Relations Association qui représente 350 entrepreneurs en Colombie-Britannique.

Aucun porte-parole des associations syndicales était disponible, mais M. Scollan a indiqué que l'entente avait été approuvée unanimement par les travailleurs des 14 différentes associations.

Des tests de dépistage de drogue seront menés auprès de travailleurs impliqués dans des accidents de travail ou dans des accidents évités de justesse, ou lorsqu'il y a un doute raisonnable qu'un employé travaille avec les facultés affaiblies.

«Je suis perplexe, a dit Michael Vonn, de l'organisation britanno-colombienne Civil Liberties Association. Qu'est-ce qui constitue un doute raisonnable qu'un employé travaille avec les facultés affaiblies?»

Des tests de dépistage de drogue avant l'embauche d'un employé seront

également permis, mais demeureront volontaires.

Selon cette politique, le propriétaire ou le client d'un projet pourra demander que les employés soient soumis à des tests de dépistage avant que ne débute les travaux, soit les tests de pré-admission.

«Cette pratique est en vigueur dans d'autres provinces, mais les syndicats n'ont pas donné leur approbation. Cela a été imposé», a expliqué M. Scollan.

Puisque les travailleurs de la construction pourraient occuper différents emplois au cours d'une année, la politique comporte une disposition pour éviter d'être testé

chaque fois.

Un employé peut éviter de passer le test de pré-admission pour chaque emploi en acceptant de subir un test au début.

Cet employé serait alors sujet à subir un test anti-drogue fait au hasard au cours des trois prochaines années.

Cette politique cible l'alcool et neuf drogues, dont la marijuana, la cocaïne, la

méthadone, les amphétamines et les barbituriques.